Chers amis ! Merci d’avoir pu venir à notre invitation à l’ex manoir Warwick. Nous savons combien votre temps est précieux mais vos capacités si particulières sont à même de nous aider à résoudre une situation fort dramatique.
Il est donc temps de lever un peu le voile sur le prochain jeu de fin d’année des éditions Libellud. Nous vous en avons déjà parlé ici même ; il s’agit du jeu Mysterium d’Oleksandr Nevskiy et Oleg Sidorenko deux jeunes créateurs et éditeurs ukrainiens. Ce n’est certes pas un hasard si c’est Libellud qui se charge de la version française (et pas que) car le jeu n’est pas sans rapport avec le célèbre Dixit.
Dans Mysterium les joueurs vont se répartir en deux équipes. La plus grande sera constituée de personnages capables de sentir les messages de l’au-delà : une bande de médiums qui sont convoqués au manoir pour rendre la paix à une âme torturée par le souvenir de son assassinat. Seulement voilà des assassins potentiels, il y en a plusieurs et il faudra découvrir le bon.
L’autre équipe, si je puis dire, est constituée d’une seule personne qui va donc incarner cette âme en détresse : le Fantôme. Celle-ci n’est pas pourvu de mauvaises intentions, bien au contraire : elle souhaite se faire connaître aux médiums et leur permettre de résoudre le crime dont il fut la victime.
Seulement voilà, quiconque connaît un peu les fantômes sait que ceux-ci ne peuvent communiquer qu’avec des médiums et pas en discutant le bout de gras sur le coin d’une table mais en envoyant des images. Images parfois un peu sibyllines. À lui de se faire comprendre et charge aux autres de trouver la bonne interprétation. Mysterium est donc un jeu d’énigmes coopératif.
Une horloge et 7 tours de jeu
Comme dans le Cluedo, il va falloir trouver qui mais également où et avec quoi. L’équipe de médiums dispose donc d’une série de personnages représentés sur des cartes et dans leur environnement, d’une série de lieux et d’une série d’objets.
On va donc commencer par rechercher les personnages suspects d’être l’assassin de ce fameux fantôme. Dans chacune des parties du jeu, chaque médium suivra sa propre piste. Chaque médium devra donc trouver successivement son personnage, son lieu et son objet tous différents des autres. Ce n’est qu’une fois tous les éléments découverts que l’on passera à l’étape finale : parmi toutes ces pistes qu’elle est l’unique bonne ?
Ce cuisinier est une des âmes suspectes
Le joueur du fantôme a donc pour charge de commencer par tirer au hasard un perso, un lieu et un objet pour chaque joueur parmi ceux exposés pour la partie. Cela est donc secret et se passe derrière un joli paravent.
Il pioche ensuite sept cartes parmi les 84 cartes de vision. Ces cartes ressemblent à celles de Dixit avec divers éléments et ambiances visibles. C’est ce dont il dispose pour évoquer à chaque joueur ce qu’il doit découvrir !
La boîte contient beaucoup de matériel
On commence donc par les persos et notre gentil fantôme va donc choisir au fur et à mesure quelles cartes il donne à qui. Ce sont les images qu’il envoie au médium pour évoquer le personnage à découvrir. Il peut donner une seule carte ou plusieurs. Il repioche ensuite pour toujours disposer de 7 cartes. De même il choisit à quel joueur il va donner des cartes et dans quel ordre. C’est d’ailleurs une première indication. On peut facilement imaginer que s’il choisit de donner une ou des cartes à un joueur en premier c’est que celles-ci sont particulièrement parlantes. Imaginez que parmi les personnages se trouve un marin et que les cartes données montre toutes de l’eau, le message sera clair.
Inversement, le dernier joueur à avoir été servi pourra en tirer la conclusion que le fantôme a eu du mal à trouver des cartes en rapport avec son personnage. Il devra donc surement plus chercher dans les détails des cartes que le sens le plus évident.
Voici les lieux probables où se déroula peut-être un crime sanglant
Comme le jeu est coopératif, les médiums vont discuter entre eux. D’ailleurs il est essentiel de s’entraider car le jeu se déroule en temps limité. À chaque tour, une horloge sera avancée et si au bout de 7 tours (sept heures dans l’histoire) la bonne série n’a pas été découverte ce sont tous les joueurs qui perdent.
Si l’on perd tous ensemble, l’on gagne donc tous ensemble. Oui mais les plus compétiteurs ne seront pas en reste. Chaque joueur possède des jetons de vote avec des points. Quand on le désire, on peut voter sur le choix d’un joueur. Soit pour dire qu’on est d’accord avec lui, soit au contraire, pour signifier que son choix ne nous paraît pas judicieux. Si nous avons raison, nous marquerons les points indiqués. Nous gagnerons donc tous mais… peut-être… certaines ou certain plus que d’autres ! Je vous laisse vous arranger avec ça, libre à chacun de se la jouer perso ou pas.
Ce charmant médium, spécialiste de la boule pense que le drame impliqua un coupe-chou
La comparaison avec Dixit et son système de déduction par des évocations visuelles est donc à l’œuvre mais vous découvrirez vite que l’ambiance de Mysterium possède sa propre personnalité. Avec un mécanisme proche, le jeu développe une ambiance très différente. Et c’est certainement ce qui fera le succès du jeu.
D’ailleurs vous découvrirez que l’on va explorer ici un champs ludique qui se démarque de la poésie Dixitienne sans l’abolir complètement puisque l’enquête va nous mener à de la logique et de la déduction. Parfois même de la tactique. Il peut arriver parfois que le Fantôme ne dispose pas de cartes qui lui conviennent. Il n’en a que 7 à la fois. Les joueurs découvriront vite cette tactique qui consiste à donner 5 à 7 cartes à un joueur. Une indication que notre fantôme se débarrasse pour piocher de nouvelles cartes en sacrifiant un tour.
Bien entendu, la position de Médium ou de Fantôme est très différente. Faire comprendre ou tenter de comprendre sont des attitudes qui offrent des sensations très dissemblables. Beaucoup auront envie de prendre l’une et l’autre place. Un gage de rejouabilité par l’envie, c’est un bon truc non ?
Par ailleurs l’aspect coopératif va venir nourrir une expérience de groupe souvent différente. Chacun pouvant y aller de ses commentaires (sauf le fantôme condamné au silence) nous allons découvrir que ce que nous prenons parfois pour des évidences ne sont pas aussi partagées que nous le pensions. Surtout quand un autre joueur nous indique une évidence encore plus évidente que celle que nous avions vu !
Oui, il se passe plein de choses dans une partie de Mysterium et en avoir conscience ou pas ne changera surement pas le plaisir ressenti.
Nous en profitons pour vous montrer les premières images du jeu. Cette version conserve les illustrations utilisées par le joueur Fantôme dans l’édition de base tandis que les éléments à découvrir ont été tous dessinés par l’incroyable Xavier Colette. Nous vous en montrerons d’autres dans les prochains temps.
Nous avons eu le plaisir de pouvoir jouer ici ensemble sur une version prototype avec l’imagerie définitive, nous pouvons donc unanimement d’ores et déjà lui attribuer un Tric Trac Approved. C’est dit !
Mysterium
Un jeu de Oleksandr Nevskiy, Oleg Sidorenko
Illustré par Xavier Collette, Igor Burlakov
Publié par Libellud
2 à 7 joueurs
A partir de 10 ans
Langue de la règle: Française
Durée: 42 minutes
Prix: Non renseigné
Disponible : Essen (octobre) 2015