Mythotopia de Martin Wallace, quelques arpents de dragons

[A Few Acres of Snow][Dominion][Mythotopia]

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Mythotopia est le dernier jeu de monsieur Martin Wallace qui fut présenté au dernier salon d’Essen. Pour les amateurs Wallace est un nom qui sonne tendrement, le gage de jeux exigeants et souvent passionnants.

Originellement, le jeu devait être publié sous la marque Marabunta, un studio core gamers de l’éditeur français Asmodee. Le jeu y a été travaillé en profondeur mais au final, éditeur et auteur ne se sont pas accordés sur les évolutions du prototype. Enfin pas suffisamment accordés puisque le jeu a néanmoins évolué entre ses premières moutures et celles qui est commercialisée aujourd’hui chez Treefrog, la petite maison d’édition anglaise de l’auteur. Retour à la maison.

À l’origine de cette création nous trouvons un autre auteur et un autre jeu : Dominion de l’américain Vaccarino. Un jeu emblématique qui va ouvrir une nouvelle voie dans les jeux de société avec le concept de deck building ou construction de paquets de cartes. Le Deck Building c’est un jeu de cartes dans lequel les joueurs vont débloquer de nouvelles cartes pour développer peu à peu leur jeu durant la partie. Le principe est simple, on commence généralement avec très peu de cartes qui vont nous permettre d’en « acheter » d’autres et ainsi de suite. L’intérêt étant que chacun se constitue son paquet de jeu en fonction d’une stratégie personnelle.

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Passionné par ce mécanisme, Martin Wallace propose alors A Few Acres of Snow (qui sera publié en français chez Asmodee), un jeu sur fond historique d’une des guerres canadiennes. À l’aide de leur paquet de cartes qui va s’enrichir au fur et à mesure, les joueurs vont diriger leurs troupes sur un plateau de jeu. Le jeu se joue en duo et est complètement asymétrique, chacun possédant ses points forts et ses points faibles.

Mythotopia est la suite directe de cette tentative fort appréciée des joueurs. Wallace y reprend le même principe de deck building mais cette fois dans l’objectif d’un jeu pour deux à quatre joueurs. Afin de disposer d’une plus grande liberté de manœuvre, il situe son action dans un univers imaginaire antiquo-médiéval-fantastique.

Le plateau de jeu représente une carte (très claire) de Mythotopia et de ses différentes régions (40 provinces) dont les joueurs vont s’efforcer d’en devenir le maître incontesté.

En début de partie pas de dissymétrie ici entre les joueurs. Tout le monde commence avec quelques cartes Province qui leur en octroient le contrôle. En plus de cela, chacun dispose d’un paquet de départ avec cinq cartes. C’est peu mais il faut bien commencer avant de devenir maître du monde. Tout le monde aura les mêmes. C’est avec cela qu’il va falloir prospérer. L’objectif du jeu est d’être l’heureux possesseur du maximum de points de victoire à la fin de la partie.

Ces points de victoire seront accordés différemment à chaque partie. Ces conditions de gains sont également indiquées par des cartes. Il y en aura 7 disponible par partie. Trois sont fixes (elles seront toujours présentes à toutes les parties), les quatre autres seront tirées aléatoirement parmi les neuf disponibles dans le jeu. Cela donnera donc à chaque partie un ton particulier. Pour remporter la victoire il faut que les conditions de quatre de ces sept cartes soient remplies.

Prototype de Mythotopia en développement

Mais comment faire pour obtenir ces précieux points de victoire ?

Si le jeu est riche et assez complexe, le tour d’un joueur est lui très simple puisque que quand vient notre tour, nous pourrons effectuer 2 actions en jouant des cartes puis en en repiochant (dans notre propre tas) de telle sorte à en avoir 5 en main pour le tour prochain.

Les actions possibles sont au nombre de neuf. On y retrouvera des principes classiques aux jeux de conquêtes : envahir des provinces, ajouter de nouvelles unités (chaque joueurs possède 6 armées et 2 navires en début de partie), améliorer des lieux, défausser des cartes, supprimer des cartes de son deck devenues inutiles, …

Les cartes sont en général multi usage. Elles servent pour des actions mais aussi pour payer ses actions. Le jeu utilise trois types de ressources : la Nourriture pour alimenter les armées parties en conquête, la Pierre pour construire Villes, Routes et Châteaux et enfin l’Or pour acheter des unités et des cartes d’amélioration.

Il existe 29 cartes d’Amélioration dans le jeu. 16 d’entre-elles seront draftées dans la partie. Chaque Amélioration orientera notre façon de jouer. Comme chaque carte n’est présente qu’en un seul exemplaire, seul le joueur qui achète une amélioration pourra en profiter.

Chacun va donc s’efforcer de se développer en suivant une stratégie à la fois dictée par ses choix et ces achats. Plutôt agressif ? Plutôt axé sur le développement ? Rendre son paquet plus rapide et efficace ? Cela sera également conditionné par les cartes d’objectifs présentes dans cette partie. Si le jeu n’est donc pas asymétrique en début de partie, chaque joueur va ensuite parcourir son propre destin et les différences vont aller croissant.

Le jeu est aussi un jeu de réaction. Lors d’une attaque de Province par exemple, il faudra amener ses troupes dans un premier temps avant de pouvoir effectuer l’attaque. Dans un jeu à 3 ou 4 joueurs, cela va laisser l’opportunité de réagir en empêchant un joueur trop gourmand de grignoter un petit camarade. De même, une fois les conditions de fin de partie réunies, les autres auront le loisir de réagir encore. C’est d’ailleurs une caractéristique du jeu que certains utilisent comme critique : certaines situations sont vite contrecarrées ce qui donne quelques bras de fer pouvant durer un peu.

De fait, le jeu est annoncé pour une durée d’une heure ou plus. Suivant votre façon de jouer comptez en général plus. Voir plus plus.

L’exigence pour la maîtrise du jeu et le fait que les cartes restent en anglais malgré une traduction fournie avec les règles (elles, intégralement en français) réserva ce jeu à des joueurs expérimentés. Les amateurs de deck building qui ont apprécié A Few Acres of Snow pourront s’y aventurer en mode deux joueurs qui évite les situations de contre offensives à répétition. Les autres s’étriperont à 3 ou 4 en testant leurs résistances.

Vous savez tout ou presque

Ha si … Juste pour faire causer, on aurait vu un prototype de monsieur Wallace trainer chez les Space Cow Boys avec un thème…. Bref un jeu de zombies. Ooooh !

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Mythotopia
Un jeu de Martin Wallace
Illustré par Sanjana Baijinth
Publié par Treefrog Games
2 à 4 joueurs
A partir de 13 ans
Langue des règles: Française, Allemande, Anglaise
Durée: 60 minutes
Prix: 35,00 €
Disponible là maintenant


4 « J'aime »

Ouah! La description de ce me jeu donne des fourmis dans les doigts! Si seulement ils pouvaient sortir une version française... Pas de rumeur quant à une reprise?

grandlapin > il n'est pas édité par Marabunta mais c'est tout comme : le jeu est disponible en Vf et distribué par Asmodée. Donc tout va bien.

Disons que c'est une semi Vf : règles en français, cartes en anglais avec traduction fournie.

oui et surtout règle en français truffée de fautes, utilisez la règle en VO si vous voulez jouer correctement

Le seul défaut de AFAOS est d'être un jeu pour deux joueurs uniquement... content je suis.

Pas de traces des règles VF sur la toile

J'ai demandé pour les règles chez Treefrog. Ils m'ont dit qu'il la mettrait en ligne rapidement.

Maintenant ça fait plus d'un mois que j'attends....

Il faut dire qu'ils ont eu la grande intelligence de ne pas mettre la règle VF dans la boîte de luxe et de ne le dire à personne, merci Treefrog!

Encore un dernier mot, je suis fan des jeux de Wallace, dont AFAOS, mais pas fan du tout du personnage, qui, à Essen n'a pas voulu me signer ma boîte alors qu'il glandait bien gentillement derrière son comptoir. Impossible de lui soutirer un sourire au glaçon! Très déçu!

Sinon Mythitopia est un très bon jeu, les personnes avec qui j'ai joué, ont adoré.

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