Au départ, le jeu paraissait attrayant. Je suis un "terrien" : J'aime bien planter et récolter... ;-)Un mécanisme sympa d'attribution de lot, de l'interaction.
Mais...
D'abord je n'apprécie pas trop le choix de jouer sur des plans de jeu séparés alors que tout le monde partage en fait le même espace et qu'il aurait été plus pratique d'avoir un plan de jeu pour tout le monde. Certes ça développe les capacités d'observation, mais bon...
Ensuite et surtout, l'introduction d'événements dont le caractère aléatoire n'a d'égal que la puissance fout tout par terre. Précisons que je ne suis pas (complétement) allergique au hasard lorsqu'il est bien amené (genre les fouilles à Jenseits von Theben ou la découverte des îles dans Entdecker), mais là, ça vient comme un cheveu dans la soupe. C'est désagréable, un cheveu dans la soupe, non ?
A l'arrivée, grosse déception. Je n'y rejouerai certainement pas.
"Richard Breese" reste un auteur assez peu prolifique. Depuis l'excellent "Morgenland" produit en 2000, l'auteur nous a gratifiés d'un bon "Keythedral" et d'un fabuleux "Reef Encounter". Le petit dernier "Demetra" tire bien des choses de ces deux prédécesseurs. De "Keythedral" il aura hérité le design intérieur et le thème agricole (on y posait déjà des paysans), et de "Reef Encounter" il en hérité l'idée de proposer des mécanismes originaux.
Concernant ces mécanismes, il faut avouer que l'auteur fait mouche une nouvelle fois. Les règles quoique maladroitement rédigées reste simples et limpides au final. Le jeu repose sur un mécanisme de 56 tuiles uniques et numérotées que les joueurs vont s'arracher selon leurs intérêts et un principe d'enchères très ingénieux (qui ressemble à celui de Goa d'ailleurs). Il y'a de la nouveauté et de la fluidité, tout ce qu'on recherche souvent désespérément dans les nouveaux jeux de gestion qui sortent de nos jours.
Le jeu à trois joueurs souffre d'un petit déséquilibre alors que les parties à quatre sont bien tendues et disputées; privilégier cette dernière configuration.
Le matériel est quant à lui inégal. Une boite joliment chargée dessinée par le très en vogue "Mike Doyle" côtoie un matériel au look désuet des années 90. Le choix des couleurs est en outre maladroit et certaines tuiles sont difficilement lisibles à l'envers alors qu'il est nécessaire dévaluer régulièrement la situation des exploitations de ses adversaires pour considérer le prix à annoncer lors de la mise aux enchères de tuiles.
Bref, au regard des retours d'Essen 2007, l'aspect des jeux reste bien terne ou trop chargé (et donc bien souvent illisible). Cela semble être la marque de fabrique de la production 2007.
Au final, le jeu reste très plaisant et agréable. Dommage qu'en termes de qualité de matériel il n'arrive pas à la cheville du magistral "Reef Encounter". C’est pour moi l’argument qui pourrait justifier que je ne lui mette pas 5/5...mais non.