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Avec Correspondances, Darwin prend du gal(i)on!

Correspondance (n.f.) (du latin com et respondere) Communication par échange de lettres, de messages. Ensemble de lettres écrites par quelqu’un ou échangées entre des personnes.


Cette image comme toutes celles du jeu qui vont suivre
proviennent du site de l’éditeur.

Il y a deux ans sur MyLudo je mettais un 7/10 à Sur les traces de Darwin et je rédigeais cet avis :

Le jeu boxe très bien dans sa catégorie familiale : c’est beau, c’est accessible, c’est rejouable sans sensation de déjà vu, on a envie de tester de nouvelles choses, de prendre des risques, d’enquiquiner les autres…
Voilà, malgré tout je trouve tout personnellement que le jeu manque de challenge. Finalement tout est “facile” : pas grave si je n’ai pas ma 4ème observation en Australie puisque je peux aussi récupérer des boussoles qui me donneront aussi des points.
Il restera très bon pour jouer avec ludimami avec un thé et une madeleine ou avec ludimini voire des amis jouent-peu.

15 parties plus tard et 1 extension fraîchement sortie quelle correspondance pourrais-je avoir avec cet avis de 2023 ?

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15 parties en deux ans, soit la boîte sur la table tous les deux mois, ça fait une belle moyenne pour un jeu qui ne m’avait pas fait forte impression à sa découverte et surtout une moyenne étonnamment élevée pour un jeu que je ne possède même pas ! !

  • Miniludis l’aiment bien et il m’est arrivé d’aller, de moi-même, l’emprunter à la ludothèque.
  • A l’asso il a cette force indéniable d’accueillir les nouveaux. Il permet aussi de remplir le temps entre deux parties et d’attendre les copains qui finissent et avec qui on avait prévu de faire un jeu ensemble.
  • Chez les ludipotes il a ce petit truc qui nous va bien : pouvoir y jouer à cinq avec un temps d’entre-tour tout à fait correct.

Sur les traces de Darwin possède des qualités que je reconnais pleinement : une accessibilité immédiate, une belle fluidité, et désormais une rejouabilité renforcée. Il fait indéniablement partie des propositions régulières de jeux et à chaque fois c’est avec plaisir que je me suis assise à l’une de ses tables.

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A vrai dire, non. Je n’arrive toujours pas à y trouver du challenge. Sur les traces de Darwin ne torture pas l’esprit, il est surtout un jeu d’opportunisme à la sauce familiale. C’est seulement à son tour que l’on va pouvoir analyser quelle tuile faisant face au Beagle nous est la plus favorable. On prend parfois quelques risques en choisissant une tuile, en espérant que les vents seront cléments et que les prochaines tuiles se combineront parfaitement avec nos choix précédents. On taquine, malgré soi, ses camarades et dans tous les cas on aura toujours la possibilité de grappiller des points par-ci par-là.
Malgré tout j’y ai rejoué encore et encore parce que sa force se cache aussi dans sa rejouabilité. Les règles sont identiques d’une partie à l’autre et pourtant je n’ai jamais eu l’impression de faire deux fois la même partie.

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Arf ! Mon cher avis de 2023, maintenant que son extension Correspondances est disponible et que j’y ai joué je modifierais bien mon propos. Et voici pourquoi.

Darwin reprend du gal(i)on

Jusqu’à présent la figurine de Darwin offrait 2 points supplémentaires à celui qui la possédait, et pour cela il fallait attendre la fin de la partie. Autant dire que Darwin passait de main en main sans véritablement être une visée stratégique.
Maintenant Darwin se place sur le nouveau plateau “Angleterre” et il collecte deux types de jetons :

  • les enveloppes : Darwin prépare les lettres qu’il adressera prochainement à des scientifiques restés en Grande Bretagne (j’y reviens plus tard dans l’article).
  • les jetons “classification” à piocher dans un sac : ils désignent précisément un type d’animal et une zone géographique. Dès que notre expédition aura récupéré la tuile correspondance (animal et zone), c’est à dire dès que notre expédition aura noté des observations dans son carnet de naturaliste, deux points de victoire supplémentaires seront garantis en fin de partie ; et ceci sans limite de jetons piochés dans la partie.

Darwin revient donc ici dans la course. Il devient un élément indispensable à la nouvelle mécanique. Chacun guette l’arrivée des couronnes sur le plateau central et rares ont été les fois où l’opportunité n’a pas été saisie.

Les lettres pour obtenir du soutien en Angleterre

Je reviens sur les jetons “enveloppes”. Accumulés ils peuvent être dépensés pour deux possibilités :

  • obtenir l’une des deux tuiles animal visibles de tous, ça vient casser le hasard de la pioche de tuile mais ça restera une action anecdotique et chère, 3 enveloppes.
  • alors que pour 2 enveloppes j’ai la possibilité de converser avec d’éminents scientifiques britanniques afin d’obtenir leur soutien et donc les faveurs offertes par leur tuile. C’est désormais le seul moyen d’obtenir leur présence sur notre plateau.

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Il est à noter, et cela a de l’importance, que chaque tuile récupérée avec cette mécanique des enveloppes ne fait pas partie du décompte des 12 tuiles qui déclenchent la fin de partie. On a désormais davantage de possibilités d’aller jusqu’au bout de nos envies tactiques.

La course à la publication

Histoire de rajouter un soupçon d’interaction et de course au jeu l’idée des “publications avancées” a germé entre Grégory Grard et Matthieu Verdier.
Maintenant, quand vous serez le premier à compléter une colonne géographique ou une ligne animal vous récupérez en plus d’un jeton publication, un jeton “publication avancée” dont le bonus mixe points de victoire et divers jetons ou tuiles théorie.
Autant dire que du coin de l’œil on scrute le carnet des voisins pour voir si on est dans la course et donc orienter certains choix de tuiles.

Une thématique bien plus forte !

J’ai été surprise de voir que cette extension renforçait la thématique du jeu.

  • Finie la pioche des scientifiques avec le Beagle comme si on les pêchait dans les océans. On correspond avec eux pour obtenir leur soutien de notre expédition.
  • Darwin est mis en valeur et fait brillamment la liaison entre le jeu de base et son extension, entre le Beagle explorant les mers et l’Angleterre qui attend nos résultats scientifiques.
  • Les jetons “classifications” sont à voir comme des objectifs scientifiques à référencer un nouvel insecte en Océanie ou un nouveau reptile en Amérique. Une petite palpitation au moment du choix des tuiles comme un léger parallèle au sentiment des découvertes faites sur place.

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Des choix plus tactiques, une course plus tendue.

De mon avis la boîte de base n’offre pas de difficultés dans les choix à faire, tout est gratifiant.
Peut-être exagère-je un peu car il existe bien la combinaison boussole/parchemin mais je ne l’ai jamais trouvée trépidante du fait que jouer sans n’empêche pas de gagner une partie.

Avec Correspondances, le challenge, la compétition sont plus frémissants. La pioche des nouvelles tuiles animaux s’accompagne de nouvelles questions plus stratégiques : “Y-a-t’il une couronne ?”, “Est-ce que je la saisis maintenant ou j’attends encore un peu pour avoir plus de bonus ?”, “Suis-je encore dans la course pour la publication avancée des reptiles ?” “Tiens si je prends cette tuile Océanie je prends la tête pour la publication avancée” “Et si je tentais un jeton classification pour voir ?”…
Tout ça sans en alourdir les tours de jeu ni le temps d’attente.
Grâce à Correspondances, Darwin trouve l’équilibre entre thème, interaction et petits choix malins.
De quoi sortir son carnet de bord plus souvent.
De quoi sortir sa plume et répondre…

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Lien vers la fiche : Sur les traces de Darwin : Correspondances

Commentaires

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