Age of Steam, tout pareilRésumé des épisodes précédents : 2001 : Martin Wallace crée le jeu Age of Steam et en confie le développement à la société Winsome Games en la personne de John Bohrer. 2005 : La seconde édition du jeu sort, éditée par Warfrog, la société de Martin Wallace. Peu de temps après, des dissenssions se font connaître dans le milieu du jeu, qui n'est finalement qu'un tout petit microcosme : John Bohrer reproche à Martin Wallace de ne pas lui reconnaître la propriété d'Age of Steam. Cela va jusqu'en justice... 2009 : Après bien des histoires, John Bohrer sort la troisième édition d'Age of Steam chez Eagle Games, tandis que Martin Wallace sort sa propre version chez Warfrog : il s'agit de Steam. Le jeu Age of Steam 3 est absolument identique aux précédentes éditions, si ce n'est son matériel qui a subi un relifting. Steam quant à lui s'est vu apporter plusieurs modifications de règles qui bien que ne changeant pas le jeu dans ses fondements modifient radicalement certaines des phases du jeu... Age of Steam 3 : Pour moi, Age of Steam reste un jeu de Martin Wallace. Il contient trop d'éléments typiques des créations de cet auteur pour avoir le moindre doute quant à la réelle paternité de l'oeuvre. Maintenant, que le nom inscrit sur la boîte change pour des raisons juridiques ne modifie en rien le contenu de la boîte : c'est toujours le même jeu auquel j'avais attribué la note de 5/5, et qui reste encore aujourd'hui mon jeu préféré. En ce qui concerne mon avis sur le jeu lui-même, voyez donc plutôt ce que j'ai posté sur la fiche d'origine (ici). Je ne vais parler ici que des spécificités de cette troisième édition... Pourquoi alors est-ce que je ne mets que 4 à cette édition ? Parce que je préfère continuer à jouer avec le matériel de la précédente. Quelles sont les modifications ? Un graphisme refait : Comme ça, il est réellement bien plus joli. Age of Steam souffrait d'un graphisme austère et ce défaut a bien été gommé. Oui mais voilà, là où le jeu restait parfaitement lisible en fin de partie malgré l'encombrement du plateau, les nouveaux graphismes le rendent beaucoup plus fouillis et difficile à déchiffrer une fois les multiples réseaux croisés en place. De petites locomotives en plastique à la place de simples pions en bois : Elles ont un aspect jouet qui esthétiquement ne colle finalement pas tant que ça avec le reste du jeu, et de plus elles contribuent au manque de lisibilité de l'ensemble quand le plateau commence à s'encombrer. Des grands billets papier à la place des jetons plastiques qui servaient de pièce : Oui les jetons c'était moche, mais je déteste la monnaie papier dans les jeux, c'est comme ça. C'est fragile, ça se déchire, ça se salit avec l'humidité des mains des joueurs qui les manipulent, il faut faire attention à bien les séparer pour ne pas donner deux billets au lieu d'un seul, ça prend plus de place... Et la compatibilité avec les multiples cartes sorties auparavant ? Sur le papier, elle est totale, puisque les règles n'ont pas changé d'un iota. En pratique, utiliser les nouvelles tuiles sur les anciennes cartes va d'abord être très laid, les jolies tuiles de la 3ème édition ne s'accordant pas du tout avec les aplats de couleur qui constituaient le graphisme précédent. Ensuite elles sont un poil plus grandes, ce qui va créer un léger problème d'alignement sur le quadrillage. Conclusion : J'adore toujours autant ce jeu, et j'en recommande très fortement l'acquisition à tout joueur amateur de jeu de gestion et de jeu de réseau. Sa richesse initiale est encore décuplée grâce aux multiples extensions existantes, officielles ou non, que l'on peut trouver dans le commerce ou sur la toile. Cette réédition aura le mérite de permettre à ceux qui auraient manqué le jeu auparavant d'y avoir enfin accès, et il est juste dommage que cette maladroite tentative d'améliorer ce qui constituait la principale critique adressée à ce jeu ne s'avère finalement pas si réussie que cela.
Non, c'est vraiment mon jeu préféré...Depuis le temps que je me disais qu'il fallait quand même que j'essaye ce jeu considéré comme un grand classique, j'ai enfin eu le courage de me jeter à l'eau malgré les à priori que j'avais : un jeu de gestion, assez austère, très stratégique, où il est question de financement (parts de marché), et plutôt long (plus de 2 heures). Et j'en suis heureux : Ca y est, je connais Age of Steam. Comme je m'y attendais, le jeu est très bon. Très riche, remarquablement bien équilibré, le matériel est austère mais clair... Les extensions sont plus que de simples cartes de rechange: chacune apporte ses petites variantes aux règles qui obligent à s'adapter à la nouvelle géographie du lieu, permettant ainsi un renouvellement constant du jeu. De plus, et là c'est contrairement à ce que je pensais, le mécanisme du jeu n'est pas si compliqué que cela, et peut finalement s'expliquer assez rapidement (un bon quart d'heure quand même). Après, tout est question d'expérience. Comme je m'y attendais également, il possède quelques points que j'apprécie moins. Long (notre partie à 6 a duré près de 4 heures, et ce n'était pas parce qu'il y avait 2 débutants: ce n'est pas eux qui mettaient le plus de temps à réfléchir), un joueur qui commence à être à la traîne a en général du mal à refaire son retard (et déjà savoir qu'on a perdu alors qu'il reste encore deux heures ou plus à jouer, c'est pas top), et il y a même la possibilité d'être éliminé (banqueroute, auquel cas on n'a plus qu'à regarder les autres jouer le reste de la partie). Et puis le matériel est clair... mais austère. Enfin c'est le genre de jeu auquel il faut jouer régulièrement pour espérer en tirer quelque chose, et donc clairement pas fait pour jouer avec des amis de passage qui n'auront alors aucune chance contre vous. Comme je ne m'y attendais pas cependant, à force d'en parler à des amis à qui je relate mes découvertes ludiques, et à force de parler des qualités indéniables de ce jeu (évoquées plus haut), je commence à le reconsidérer... Ca m'avait fait cet effet aussi avec Puerto Rico dont je n'avais pas apprécié la première partie, pour finalement l'acheter, prendre le temps de construire les jolies tuiles alternatives et le faire découvrir autour de moi... Un point curieux tout de même : il faudra qu'on m'explique pourquoi le fait de rallonger le trajet (et donc les coûts d'acheminement ainsi que le temps de livraison) d'une marchandise en la faisant passer par des villes qui n'en veulent pas rapporte plus ? En conclusion, je le recommande vivement aux amateurs de stratégie ferroviaire, et aux gestionnaires en herbe qui veulent revivre la grande époque de la naissance des réseaux de chemins de fer vue du côté des financiers. Les autres s'amuseront plus avec Les Aventuriers du Rail. EDIT le 20/03/2009 : Avec le temps, j'apprécie toujours autant ce jeu, voire même de plus en plus. Je ne m'en lasse pas, chaque nouvelle carte est une redécouverte, et je m'amuse même à les collectionner. Il mérite très largement son 5/5.