Aujourd'hui, je suis à la rue. J'ai perdu mon logement, une partie de mes économies et la garde de mes enfants. Alors qu'à la base moi je voulais simplement jouer à construire un jardin japonais !
A cause de Niwashi, j'ai tout perdu. Je vais vous expliquer la raison de cette descente aux enfers.
En 2019, avec ma conjointe nous partons en voyage au Japon. La suite on la connait, demande en mariage, achat de maison, naissance des enfants, Scenic à crédit...
Les années passent et notre amour du Japon reste intact.
Il y a quelques jours je tombe en boutique sur la boite de Niwashi, arborant en couverture une superbe illustration représentant deux jardiniers japonais assis dans un jardin. Le pitch du jeu est chouette et original.
En duo coopératif et en silence, chaque joueureuse doit (faire) réaliser des objectifs secrets en faisant placer des tuiles au bon endroit par son binôme de façon à former des symboles, le tout sans communiquer. Les joueureuses doivent donc élaborer un langage commun, entrer en connivence, pour coopérer devant l’adversité des mauvaises herbes et valider le maximum d'objectifs.
Le jeu s’arrête lorsqu'on ne peut plus jouer de tuiles et on compte les objectifs réalisés.
Quelle catastrophe. Nos parties ne furent que cris silencieux, regards noirs et soupirs exaspérés. La tension dans la pièce augmentant au rythme des indications mal interprétées et des tuiles posées rageusement.
Du jardin zen attendu, il ne restait enfin qu'un tas de braises chaudes.
Nous en avons conclu que nous ne pouvions plus continuer ainsi, Niwashi ayant révélé notre vraie nature et mis en lumière notre incapacité à communiquer.
C'est un jeu simple, malin, auquel on prend plaisir à rejouer pour s'améliorer. On apprend à se comprendre, à regarder les actions de l'autre et à les interpréter. Si on ne gagne jamais vraiment, on ne perd pas non plus.
En plus, Niwashi est un petit bonbon d'édition qui tient dans la poche.
Je vais de ce pas le conseiller à mes voisins, je les trouve beaucoup trop heureux.