Nokosu Dice est une sorte de madeleine de Proust, une pépite dont le grand public n’a pas entendu parler mais qui fait suscite l’envie d’un marché de niche, sa petite boîte atteignant les 100 e. Un graal ludique pourrait-on dire. Pourtant, ce petit jeu ne contient pas un matériel de dingue. Minimaliste comme le sont souvent les jeux japonais, il se divise en un paquet de cartes, une poignée de dés de couleurs et un sac. Les règles de ce jeu de plis sont à la fois simples et multiples. En début de partie, on va piocher et lancer un certain nombre de dés. Après un draft, on aura gardera 5 ( dés, il faut les voir comme des cartes qu’on peut jouer pendant la phase de pli. Le reste des dés va au centre déterminant la couleur et valeur d’atout permettant classiquement de couper. Vous suivez toujours ? A la fin de la partie, un de vos dés n’aura pas été joué, il détermine le nombre de plis que l’on doit avoir fait afin d’avoir un bonus. J’avoue qu’à la lecture des règles avec les couches de « je vous en remets une tranche ? » j’avais déjà jeté l’éponge. Il était tard et c’était trop. En plein jour, ce n’était pas mieux, on ne voit pas trop où le jeu veut nous mener. Car, avouons-le, il est contre-intuitif et peut perdre son joueur en quart de tour. Il y a beaucoup à gérer au même moment pour jouer un pli : ses cartes, ses dés, les dés atout, les dés des adversaires (comment réussir à les faire chuter sur le nombre de plis). D’ailleurs, avant de commencer à jouer, le challenge est déjà de gérer les dés que l’on va tirer du sac. On aura croisé récemment certaines mécaniques comme montrer une partie de ses valeurs (Hula Hoo) donnant ainsi une information aux autres ou le double atout (Skull Queen). Une fois la partie en route, il faudra être sur plusieurs fronts aussi bien pour réussir à faire des plis, le bon nombre si possible tout en empêchant les autres de bien faire. On reste dubitatif à l’issue du jeu. Subtil ou chaotique ? Ce n’est finalement pas important. Nokosu Dice n’est pas parfait mais suscite l’envie de percer ses mystères. Il a le mérite de proposer quelque chose d’original dont on ne fera pas le tour en une partie. Un jeu protéiforme, original, étrange et pas pour tout le monde. A essayer si vous aimez Dr Jekyll et Mr Hyde (celui de 1997), Was Sticht ou Le diable dans la bouteille.