b(r)ouillon écologiqueAyant découvert Andreas Seyfarth avec Manhattan puis Puerto Rico, inutile de vous dire combien j'ai été excité à l'idée de jouer à une autre de ses productions. L'ouverture de la boîte fut la première déception : un matériel de bonne qualité mais hideux, des cartes en allemand, le même système de pions qu'à Puerto Rico (qui n'est pas la plus grande réussite du jeu). A jouer, le jeu se résume à tirer des cartes et en appliquer les effets, souvent catastrophiques. En théorie chacun gère une forêt en essayant de planter, d'attirer des animaux et de lutter contre la pollution. En pratique, les choix des joueurs se résume à peau de chagrin : acheter si vous avez de l'argent, tirer trois cartes plutôt que deux. On cherchera en vain un mécanisme dans ce produit qui semble être une œuvre de commande en faveur de l'écologie. L'idée est sympa mais ne mérite vraiment pas le nom de jeu. Heureusement qu'on est prêt à pardonner beaucoup à l'auteur de Manhattan. Et comme il a aussi fait Puerto Rico...
Une forêt qui mérite le détourSur un thème très original (mais peut-être pas très sexy !) Andreas Seyfarth a conçu un jeu "qui mérite le détour". Jeu de gestion, avec une pincée d'enchères et "un peu" de hasard s'adressant à des "joueurs" (bien que les règles ne soient pas trop complexes). Je dis "un peu" de hasard car, même si on a souvent une main avec des cartes qui sont négatives et que l'on ne sait pas quel sera le choix des adversaires, on peut essayer de limiter les dégâts en mettant en jeu des événements qui ne peuvent pas se dérouler pendant la saison en cours et qui seront simplement défaussés ou des événements qui affectent plus les forêts adverses que la sienne. Une grande partie de l'intérêt du jeu vient justement de cette gestion des cartes et de la façon dont on fait évoluer sa forêt pour éviter d'être trop pénalisé lorsque certains événements se produisent.
Une gestion forestière puerto-ricaine...Ce jeu est sorti en 1994 et demeure l'ancêtre de Puerto Rico : même auteur, matériel très ressemblant (plateau individuel, pions en bois style colons) et mécanismes approchants (aménagement de son domaine, interaction malgré l'apparence de jeu solitaire, ...). Waldmeister est très agréable à jouer grâce à un thème très bien simulé et des graphismes somptueux (excepté la boîte d'une laideur sans nom...). Si vous aimez Puerto-Rico, et si vous avez l'occasion d'essayer Waldmeister, vous découvrirez une véritable curiosité ludique : comme quoi un auteur de jeu n'est peut-être jamais totalement satisfait de son travail et il vise à aller plus loin dans des productions ultérieures...