Je suis content qu’Atlantis Rising ne se soit pas laissé submerger par les 3000 sorties socioludiques annuelles et les KS tous plus fabuleux les uns que les autres qui apparaissent chaque jour, parce que ce remaniement d’un jeu de 2012 offre une rare expérience de placement d’ouvriers coopératif jusqu’à 7 joueurs, dotée d’un thème original (les Atlantes doivent bâtir un portail cosmique pour échapper à l’inondation de leur île), magnifié par les illustrations d’un Vincent Dutrait en grande forme et par une superbe édition d’Elf Creek Games.
On croit à cet univers d’inspiration essentiellement minoenne, mais profitant de son statut mythologique pour puiser dans les cultures les plus diverses, comme on croit à cette lutte désespérée contre un désastre surnaturel, grâce à l’intensité croissante du déchaînement des flots et à la disparition progressive des tuiles du plateau central, réduisant logiquement notre liberté d’action ! Atlantis Rising n’est heureusement pas un de ces jeux coopératifs loose-to-loose, cette régression étant accompagnée d’un accroissement de notre réserve d’Atlantes, de ressources et de pouvoirs, dans un équilibre assez fin pour requérir toute l’attention des joueurs.
Il faudra ainsi jouer de chance (en explorant les régions les plus risquées et les plus rentables), de prudence (avec des pouvoirs personnels, artefacts et ressources permettant de limiter temporairement les dégâts) et surtout d’esprit d’équipe (pour optimiser ses placements, s’aider des autres et les secourir dans le gain de ressources et les modules du portail à construire) pour survivre, dans un titre accessible mais riche et aux parties assez variées pour inspirer le désir de tenter toujours de nouvelles choses, et de s’adapter toujours mieux à la colère des dieux.
S’il n’existe pour l’instant qu’en anglais, il sera traduit puis distribué en français par les Lucky Duck Games après la campagne de financement participatif ayant lieu jusqu’au 21 novembre, et donnant accès également à une extension exclusive, à des éléments deluxe et à un playmat.
Alors, prêts à plonger ?
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