Si vous êtes mordu de casse-têtes, de puzzles, d’agencement/assemblage avec du niveau, pas de problème, ce nouvel épisode est pour vous. Les règles de placement/prise de tuiles restent dans l’esprit mais les contraintes ont évoluées : il faut choisir entre motif ou couleur et surtout ne pas placer deux tuiles identiques côte à côte, ne pas relier des groupes qui, de ce fait, partageraient une similitude. Il faudra aussi gérer les extensions (de grands « hexagones ») de votre plateau personnel et remplir les objectifs. C’est à la fois une façon de jouer plus libre et plus complexe.
« Jouer » est le mot qui manque à cette boîte. La lecture des règles est un long moment d’ennui, on a l’impression de lire la notice d’un meuble suédois en suédois. Un supplice. Si, comme moi, vous appréciez Azul pour sa simplicité et Pavillon d’été pour son équilibrage « complexe juste ce qu’il faut », il y a de grandes chances pour que cet opus soit la bouchée de trop. Abstrait au maximum, froid, il est un exercice calculatoire sans ambiance.
Ce qui pousse également à l’éviter est, en grande partie, la pauvre qualité du matériel : plateaux souples qui se gondolent (et pourtant nous sommes au Portugal et pas à Venise), roue des couleurs hypra cheap, tuiles peu lisibles (le blanc sur le jaune)… Avec l’argent gagné par ce hit, on pouvait s’attendre à un peu plus d’égards de la part de l’éditeur, même si c’est une façon de maintenir le prix dans une fourchette « raisonnable ». Moche, froid et d’une qualité piteuse, le jardin de la reine peut bien finir en friche, je n’irais pas tondre son gazon.