Jouer à Carcassonne, c'est à peu près comme gribouiller des motifs abstraits sur un papier qui traîne, en même temps que l'on discute au téléphone. Derrière cet agréable, relaxant et idiot semis de meeples au hasard (qui révéle une très zolie carte) il y a certes un vrai jeu assez costaud, mais auquel je n'accroche pas, justement du fait qu'il semble dissimulé sous une sucrerie facile. Un peu comme si vous rencontriez un pro de candy crush qui vous montrerait que derrière ce principe de gain perpetuel (à moi la ville, à moi le chemin, à moi l'abbaye...) se tapissait un killer de l'opportunisme calculateur. A ce jeu aussi mou que beau je préfère 100 fois son méchant grand-père El Caballero, jeu impitoyable qui affiche sa couleur et dans lequel on devra suer du cerveau pour arriver à la moindre gratification ! Après, évidemment, faut pas s'étonner s'il ne s'est pas vendu à 12 millions d'exemplaires comme son rejeton.