Le pot-pourri de créatures monstrueuses du bestiaire gothique qui orne la couverture de Creepy Falls fait craindre (ou espérer) un jeu d’ambiance, coloré, amusant, chaotique, familial. Si cette image est trompeuse, c’est tout à son horreur : s’attaquer à un thème si ameritrash avec un matériel aussi adorable qu’une galerie de meeples Loup-garou, Sorcière, Momie, Goule ou Créature de Frankenstein et un plateau aussi cartoon créé une attraction visuelle et tactile inhabituelle pour un titre au fond aussi rigoureux.
C’est que l’on est, avec Creepy Falls, dans du pur placement d’ouvriers afin d’obtenir dans des lieux des majorités octroyant des ressources, certaines de ces ressources ayant la valeur de points de victoire, d’autres nous permettant d’acquérir d’autres unités, d’autres enfin nous offrant de menus avantages. Le hasard est presque absent passé la phase de mise à disposition de ressources sur certaines zones, où il suscite la rejouabilité plutôt que le chaos.
Si, sur quelques points, il aurait pu s’avérer plus lisible, plus intuitif, il tente de concilier son relatif classicisme avec des injections thématiques très bienvenues, des pouvoirs uniques le temps d’une manche correspondant à la forme empruntée par notre avatar vampiresque, les spécificités des différentes armées de notre unité avec la possibilité de les transformer, la magie à laquelle il est possible de faire appel pour des avantages permanents aussi redoutables que coûteux. Il en ressort une tension et un plaisir qui parviennent à créer les petits frissons que l’on attend d’un tel univers.
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