Les auteurs de Zavandor semblent prendre plaisir à vouloir tromper leur monde. Cacher un gros jeu de gestion et d'optimisation bien calculatoire derrière un thème à la Harry Potter, il fallait oser. Bon admettons, j'avais eu la chance d'avoir été prévenu à l'avance, et je savais à quoi m'attendre.
Sauf que voilà, même en tant que jeu de gestion, Zavandor souffre de grosses lacunes. Tout d'abord, les ficelles du jeu me semblent bien grossières : l'achat de gemmes et leurs revenus n'est qu'un gros exercice de calcul de retour sur investissement à peine thématisé et sans grand intérêt. Vais-je choisir celle à 1000 qui me rapportera 100 par tour ou celle à 100 qui me rapportera 5 par tour ? Si vous avez déjà eu l'occasion de passer quelques journées de travail devant une feuille Excel et autres logiciels d'optimisation, il y a de quoi fuir à toutes jambes.
Le mécanisme des échelles de progression n'est guère plus enthousiasmant, et ne réussit qu'à stéréotyper les grandes lignes stratégiques.
On rajoute à tout ça les nombreuses manipulations et calculs fastidieux, les enchères sans tension (rares sont les occasions où plus d'un joueur est en mesure de se battre pour un objet), et le côté win-to-win poussé à l'extrême qui ne serait pas si gênant si le jeu n'était pas aussi long, tout ça gâche largement le plaisir d'un jeu dont le principal mérite est d'être relativement bien équilibré dans ses différentes voies stratégiques.
Pour les fans de ce genre de mécanismes, je conseillerais largement de jeter un œil du côté de St Petersburg, Phoenicia voire Goa, bien plus épurés et tout aussi équilibrés.