Le jury attribue un très beau 8/10 à cette nouvelle édition 2024 qui respecte et honore très largement le cahier des charges de l’inclusivité éditoriale :
- Une parité homme-femme respectée, avec éventuelle tendance majoritaire pour la seconde catégorie
- Une diminution drastique du nombre de personnages blancs depuis la précédente édition (le recours au zoomorphisme eut été toléré)
- Une potentielle ambivalence de genre et d’orientation sexuelle
On note toutefois dans certaines représentations quelques résidus idéologiques répondant toujours à l’application et la surinterprétation de codes très hétéronormés, en décalage avec les attentes actuelles du jury, à savoir :
- Une affirmation masculiniste outrancière et caricaturale, associant par extension la “puissance” à l’homme blanc.
- L’hypersexualisation du corps féminin, renforcée d’autant plus par une potentielle symbologie liée au serpent
Une vigilance devra également s’appliquer en matière de grossophobie, un personnage à la physionomie considérée comme non conventionnelle étant associé, par l’expression donnée à son visage, à une forme de concupiscence voir à la gloutonnerie.
En résumé : sans atteindre encore tout à fait l’excellence du travail de Thunderworks Game (Cartographers Heroes), Spiral Editions ou Blue Cocker en matière d’inclusivité, Iello reçoit tout de même les félicitations du jury pour ce bond en avant progressiste. Les qualités ludiques de ce classique, déjà grandes, se trouvent ainsi renforcées par cette capacité à vivre avec son temps, en conscience des préoccupations contemporaines. L’éditeur lorrain devra désormais transformer l’essai sur l’ensemble de sa ligne éditoriale, particulièrement en matière de recours définitif à l’écriture inclusive ou épicène dans l’ensemble de ses productions.