« Die Macher » est la récente réédition d’un bon jeu allemand des années 80 qui a de quoi intriguer. Premièrement le terme de la politique est assez peu traité dans le monde des jeux de plateaux, et quand il l’est ce n’est pas toujours très glorieux, ensuite cela fait pas mal de temps que « Die Macher » est dans le top 10 du BGG et ça, ça intrigue carrément le joueur.
Cette réédition internationale canadienne a déjà ceci d’intéressant de proposer un matériel sans texte et des règles dans pas mal de langues (dont le français européen et le français d’Amérique du nord ca va de soit). Le matériel est sobre et honnête, rien de transcendant ou de particulièrement agréable, le tout dans une sobriété qui reste assez germanique.
Le jeu en lui-même utilise la politique et les élections comme thème. Cela veut dire que ce n’est pas une simulation d’élections mais bien un jeu de placement/majorité dont le thème est les élections locales et nationales allemandes. A ce titre, vous allez devoir participer à sept élections successives dans sept länder tirés au hasard. Par un habile jeu de majorité de voix articulé autour de la manipulation des médias, des opinions publiques et des programmes de partis vous allez essayer d’être bien placé dans, voire de gagner ces élections locales. Un bon placement vous rapporte des points de victoire, tandis qu’une victoire vous rapporte en plus le moins d’influencer l’opinion nationale. En fin de partie, l’adéquation du programme de votre parti avec l’opinion nationale peut vous rapporter pas mal de points.
Le jeu se déroule donc en sept tours, qui sont chacun constitués de 13 phases intrinsèquement assez simples mais qui permettent de mettre en œuvre des stratégies complexes. Les parties sont assez longues puisqu’il faut compte de quatre à six heures pour une partie normale.
Jeu au final assez plaisant quoique long et froid, on regrettera le coté assez peu simulationniste de celui-ci (vraiment un jeu à l’allemande et pas à l’américaine !). On sent aussi assez fortement que ce jeu est sorti de l’Allemagne des années 80. Complet et stratégique sont ses qualités, froid et finalement assez abstrait sont ses défauts. A essayer au moins une fois.