Le format contraint pas mal les énigmes et on se retrouve à systématiquement chercher un code pour passer à la prochaine énigme via un système de paragraphes numérotés bien senti. Les différentes énigmes balaient à peu près tout ce qu'il est possible de faire dans le genre tout en restant assez classiques (si vous êtes un habitué des escapes, le livre ne vous retiendra qu'une demi-heure).
Là où le bât blesse, c'est sur la narration qui est trop simpliste : on a un vague prétexte qui nous lance, suivi de micro-scènes qui ne racontent pas grand-chose, avec un fil rouge certes présent mais qui ne nous implique pas du tout. Le genre de scénario qu'on pourrait tout à fait trouver dans une escape physique. Le format livre et la possibilité de développer une histoire plus aboutie ne sont pas du tout exploités, sans compter que les illustrations sont tout aussi peu immersives (cela dit, vu leur nombre et le faible prix du livre, on comprend que l'équation prix/qualité/quantité ne pouvait avoir qu'une solution).
Une expérience pas désagréable donc, mais à réserver aux débutants et aux joueurs peu exigeants.
Une Nuit à la Bibliothèque et Le Dernier Casse s’avèrent d’intéressantes transpositions socioludiques des principes de l’escape game, notamment parce que l’on sent la patte des professionnels de « vrais » escape dans la difficulté et l’enchaînement des énigmes, bien conçues pour occuper peu ou prou la durée canonique d’une heure, respecter la contrainte thématique d’un relatif enfermement dans un lieu (pour notre avatar) et un livre (pour le lecteur), et triturer les méninges sans frustration, notamment grâce à un système d’indices bien fait.
L'intégralité de la présentation de ces Escape Game est lisible sur VonGuru : <https://vonguru.fr/2020/06/01/escape-game-party-quand-des-pros-de-lescape-en-font-du-jds/>