Istanbul a de multiples qualités: son plateau modulable et beau, son matériel ne démérite pas, les cartes d'aide sont claires (un peu minuscule pour les icônes), ses mécanismes sont fluides, son déroulement est tendu; il est à à la fois un jeu familial(évolué pour ceux qui n'ont pas peur d'un jeu à l'allure touffu au premier abord) et technique.
Suivant la disposition aléatoire (ou non) du plateau, vous aurez **à adapter vos stratégies**: se concentrer sur les ressources, collectionner les tuiles bonus, l'argent....Il faudra également éviter vos voisins qui vous taxent à chaque fois que vous les rencontrez, mais vous pourrez envoyer un membre de votre famille faire le boulot à votre place...Le plateau étant long à traverser, il faut essayer de trouver les meilleures places , celles qui minimisent vos déplacements et maximisent vos gains. On est finalement assez "**sédentaire**" à Istanbul (d'où la bonne idée de membre de la famille qui se déplace pour vous, plus loin)
la réflexion est présente, mais si vous voulez tenter votre chance aux dés, c'est possible (pour obtenir des ressources, par exemple), cela en énervera plus d'un qui, ayant raté son jet, verra son concurrent repartir les mains pleines.
Mais le plus important (à l instar d'un "bâtisseur" pour prendre un jeu récent) est l 'optimisation de chaque coup: revenir récupérer tous ses jetons est important, mais il fait perdre un tour qui peut s'avérer précieux. Aie!
Istanbul est donc un jeu à plusieurs niveaux qui pourra se jouer à la cool (je me promène récupérer mes marchandises) ou plus vachard selon le public qui sortira la boîte.
On regrettera néanmoins deux choses: la fin un peu en queue de poisson "et hop, c'est fini, y a rien à faire!", et **surtout le fait de ne pas pouvoir bloquer celui qui va terminer**. Un jeu où il n'y aura aucune surprise si deux tours avant, X a ce qu'il faut pour gagner. 'il va gagner, bon, tant pis".
Un jeu plein de qualité, mais dont la fin, frustrante, laisse un peu sur sa... faim