Istanbul est un jeu de déplacement sur un grand plateau modulaire dont chacune des 16 cases/tuiles représente un lieu d’Istanbul et donc une action différente. Une telle idée peut promettre autant en rejouabilité qu’en complexité, mais si la première est évidente, la seconde n’est pas si vraie : bien entendu, il faudra quelques tours pour commencer à assimiler les spécificités des quartiers et optimiser ses déplacements, mais la clarté des pictogrammes, et surtout la grande cohérence desdits quartiers entre eux favorise nettement l’appréhension du système de jeu et le développement de tactiques adaptées à la disposition de l’ensemble.
Istanbul repose sur une grande idée : on n’y déplace pas un pion mais une pile d’assistants surplombés par le marchand, et à chaque arrêt sur une case, on y pose un assistant ou on en récupère un. Arriver sur une case sans assistant sous sa pile ou dans le quartier interdit simplement d’en réaliser l’action. La planification n’en est que plus passionnante, puisque cela implique de devoir revenir sur des cases déjà traversées, et assez vite, tout en trahissant à ses adversaires ce que l’on pourrait envisager pour les prochains tours, et donc leur permettre de nous gêner…
Cet excellent jeu familial + est désormais disponible en français dans sa Big Box, qui comporte deux extensions, Moka & Bakchich et Missives & Sceaux, pour un prix aussi intéressant (55 euros au lieu de 80 en acquérant les trois boîtes séparément) que les extensions elles-mêmes.
Je ne saurais même pas dire laquelle je préfère, l’une ajoutant notamment une ressource, l’autre des petits objectifs personnels, et toutes deux caractérisées par une nouvelle rencontre, de nouvelles tuiles et types de tuiles, une nouvelle possibilité de gagner des rubis, en somme de nouvelles manières d’envisager l’ensemble du jeu, et pas seulement les quatre ou cinq nouveaux quartiers. Sans compter la possibilité de les cumuler, pour un plateau de 25 cases et des parties qui ne seront pas nécessairement plus longues, mais extrêmement riches.
Un grand jeu, très remarqué en Allemagne et aux États-Unis, injustement passé sous le radar en France, alors qu’il a tout d’un classique – y compris le design un peu austère, bon…
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