Aucune originalité dans ce casse-tête si ce n'est sa forme qui masque un fond très banal.
Joli, quand même.
*Evaluation personnelle du niveau de difficulté : 2/5*
Arthas Anté dit: J'ai l'impression que c'est l'adaptation russe de "Mariés, deux enfants".
("Heureux ensemble") est la série du moment en Russie. Diffusée depuis 2006 sur la chaîne TNT, propriété de Gazprom, elle passionne la jeunesse du pays. La saison 2, lancée en septembre, bat des records d'audience. Ses acteurs principaux s'affichent en une des tabloïds. Pour les 18-30 ans, pas question de manquer un épisode des déboires de la famille Boukine !
Cet engouement intrigue Danil Viazorov et Dmitri Lioudmirski, journalistes à Smart Money, un hebdomadaire financier de Moscou. "Qui pourrait deviner que la patrie de ces héros est les Etats-Unis ?" Mieux : qui pourrait deviner que cette même série avait tenu les Américains en haleine à la fin des années 1980 ? Schastlivy vmeste est en effet la copie autorisée de Mariés… deux enfants (Married… with children en anglais), qui fit les beaux jours de la chaîne Fox de 1987 à 1997.
"Adieu, finesse d'esprit. Bonjour, vulgarité", titrait le New York Times en 1987, aux débuts de la série. Qu'un tel fleuron de la production américaine fasse aujourd'hui succomber les Russes ne lui a pas échappé. Le journaliste Clifford Levy a comparé les deux versions. Il est formel : même tournée en Russie, avec des acteurs russes, la série reste en tous points conforme à l'originale.
Alors, qu'est-il arrivé aux téléspectateurs russes ? Par le passé, ils avaient coutume de bouder les séries américaines. Sex and the city, par exemple, a été un flop. Doublé en russe, Mariés… deux enfants n'avait pas connu meilleur sort sur Kanal Domachnyi. Pour tout dire, l'un des rares succès répertoriés à ce jour est l'adaptation de… Une nounou d'enfer (The Nanny en version originale). La série a permis à la chaîne STS, en 2006, de gonfler son chiffre d'affaires de 56,2 %. A la demande des fans russes, les scénaristes américains ont même accepté d'écrire 25 épisodes inédits.
Le New York Times formule cette hypothèse : si les téléspectateurs russes plébiscitent aujourd'hui Schastlivy vmeste, c'est que, en 2007, ils peuvent enfin s'identifier aux personnages. En d'autres termes : le succès de la série montre qu'est apparue en Russie une classe moyenne suffisamment mûre pour rire de ses travers.
(article complet dans Courrier International )