C’est un jeu abstrait pour deux joueurs de Bruno Cathala sorti en 2007 chez l’éditeur Jactalea et qui ressort en cette fin 2020 dans une toute nouvelle édition illustré par Tom Delahaye chez Cosmoludo.
Dans la série des jeux simple à expliquer mais passionnant à jouer et d’une belle profondeur stratégique, la gamme Cosmoludo est vraiment sympathique et Kamon nous a beaucoup plu. Nous parlerons probablement prochainement de certains des autres excellents jeux abstraits de la gamme (Mana, Pantareï et Hokito).
Les Kamons sont des petits jetons ronds qu’il faudra placer aléatoirement dans les trous prévus à cet effet du plateau avant de démarrer une partie.
Il y en a 37 dans la boite pour combler les 37 trous. Un neutre et 36 répartis en 6 symboles (Papillon, Poisson, Oiseau, Éventail, Montagne, Porte) dans chacune des 6 couleurs (Rose, Jaune, Bleu, Orange, Rouge, Vert).
Chaque joueur va prendre ses 18 hexagones Blanc ou Noir suivant la couleur choisie.
Le joueur noir va commencer par placer un des hexagones de sa couleur sur une case d’un bord du plateau (hors les 6 coins). Puis lui superposer l’hexagone doré.
L’hexagone doré va indiquer à l’adversaire sur quelle case il peut placer l’un de ses hexagones : soit une case de la même couleur, soit une case avec le même symbole. Il déplacera l’hexagone doré sur son hexagone après l’avoir placé. Et c’est tout !
Pour gagner, il y a trois possibilités :
- En rejoignant via une série continue d’hexagones à sa couleur deux bords opposés (de même couleur).
- En créant une boucle entourant intégralement une case non contrôlée ou un hexagone adverse.
- En bloquant l’adversaire s’il ne peut plus placer d’hexagones.
Il peut toutefois y avoir match nul si chaque joueur réussi à placer ses 18 hexagones sans atteindre une condition de victoires.
Alors, on en pense koa ?
Le plateau de Kamon est original. Il est plié en deux dans la boite rectangulaire et comporte 37 trous pour y placer les Kamons et le jeton neutre. Pour gagner du temps lors de la mise en place, on laissera régulièrement presque l’intégralité des jetons en place en ne retirant que les 3 de la pliure. On pourra toutefois varier aléatoirement la position des Kamons en les repositionnant, garantissant ainsi une belle variabilité de parties.
Il n’est pas étonnant de retrouver Bruno Cathala en auteur sur ce type de jeu. On connait sa passion pour les jeux abstraits où seule la mécanique importe. Aucun subterfuge ni aucun thème pour un duel brute de forme sans distractions. Le jeu tourne beaucoup autour des contraintes, élément cher à l’auteur, car chaque coup sera dicté par les contraintes du coup précédent et définira les contraintes du coup suivant. Malin et ultra efficace.
C’est toujours impressionnant de voir la réflexion qu’un auteur est capable d’amener sur un jeu avec pourtant si peu de choses. On sait que l’adversaire a majoritairement deux manières de remporter la partie (la troisième est plus rare). En rejoignant deux bords opposés ou en encerclant un espace vide ou un de nos hexagones. Tout le long d’une partie, il faudra décider entre attaquer en essayant de se rapprocher d’une condition de victoire ou défendre en contrecarrant les tentatives adverses, ou encore mieux faire les deux à la fois. Et pousser l’adversaire à la faute ce qui rajoute une part de guessing. Et cela parait simple, mais une fois le nez sur le plateau, il en est tout autre et les cerveaux fument !
C’est la toute la réussite de Kamon. Proposer tant avec si peu. Et puisqu’une partie se joue en 10 minutes environ, le jeu appelle forcément à la revanche, puis à la belle.
Et toa Kylian tu en penses koa ?
"J’aime bien parce que c’est compliqué de ne pas se faire encercler. Il faut bien regarder le jeu de l’autre pour ne pas lui donner la victoire en le laissant t’encercler ou ne pas le laisser rejoindre l’autre côté."
Si tu souhaites essayer Kamon, c’est possible en ligne sur le site Boiteajeux.net.
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