Attention : spoils !
J'étais moi aussi dévoreur de LDVELH quand j'étais môme (je ne suis pas le seul sur ce forum apparemment) "La cité des voleurs" était même le premier de mes achats dans la série des "Défis fantastiques", j'en conservais donc un souvenir particulier. Hélas ce bon souvenir n'a pas survécu cet été à la dure confrontation avec la réalité plus de 25 ans après. Je vais donc dénoter certainement par rapport à la majorité des messages du forum.
LE Aspect positif :
les illustrations
LES Aspects négatifs :
- Le manque de cohérence de l'univers. Je veux bien que l'inspiration MédFan provienne d'un mélange de mythes disparates, mais que viennent faire ici les pirates avec leur galion ? Ou les morts-vivants dans la tour à la fin du jeu ? Le ridicule est atteint lorsqu'après une centaine de paragraphes on rencontre deux gardes de la ville, de race troll, assimilés à des gardes impériaux (de quel empire parle-t-on là ?) de surcroît mercenaires et faisant partie d'une soi-disant unité d'élite, alors que chacun sait que au sein de n'importe quelle armée les termes "mercenaires" et "élite" ne font pas bon ménage. Dernier exemple : une fois sorti de la ville, une forêt assez vague donne l'occasion de rencontrer un "monstre" (sic) qui peut indifféremment selon le résultat du dé revêtir l'identité d'un serpent géant, d'un troll des cavernes, ou bien encore d'un ... pygmée. Oui : un représentant d'un authentique peuple humain assimilé à un monstre. Carton rouge.
- La logique de progression inexisante. Encore une fois, je veux bien que dans les LDVELH d'une façon générale la progression soit très linéaire. Ce n'est pas vraiment un problème lorsque l'on effectue un très long parcours à travers une contrée : à partir d'une région identifiée A et à destination d'une région identifiée Z, il n'y a raisonnablement pas d'autre choix que de traverser successivement les régions B, puis C, puis D, etc. surtout si l'on voyage à pied. Le problème ici vient de ce que l'on se trouve dans un univers urbain bien plus dense en rencontres et en événements, où les distances sont beaucoup plus courtes. Pourtant le mode de progression précédent est plaqué de façon totalement artificielle : l'on traverse donc bêtement la ville du sud vers le nord, sans que cela d'ailleurs soit à aucun moment explicité ou justifié. Les possibilités de faire demi-tour sont très limitées. Une autre progression, de type logique, aurait été tout à fait envisageable. Je m'explique. Le scénario de "la cité des Voleurs" demande au lecteur d'assassiner un grand méchant aux pouvoirs surnaturels ayant bâti son repère hors de la ville. Pour réussir le passage à l'acte, il faut au lecteur réunir préalablement un certain nombre d'objets magiques ou rares, qui se trouvent dans la ville. La liste des éléments n'est connue que d'un vieux sage vivant en ville (malheureusement caché) Un exemple de progression de type logique aurait été : 1 - pénétrer en ville, 2 - trouver le vieux sage, 3 - collecter les éléments, 4 - sortir de la ville et aller assassiner le grand méchant. Quitte pour cela à parcourir des quartiers situés aux quatre coins de la ville, sans se préoccuper de savoir s'ils sont proches ou non et avec toutes les possibilités de revenir sur ses pas.
- Le rôle abusif du hasard. Le chemin de décision gagnant passe par deux étapes nécessitant un jet de dé favorable (en premier lieu dans les égoûts avec la sorcière, puis dans la tour finale en face-à-face avec le grand méchant) Quel est l'intérêt ? Un LDVELH équilibré (selon moi) doit pouvoir être gagné si le lecteur suit scrupuleusement le bon chemin ou un des bons chemins, même s'il rate un jet de dé à un moment-clé, si toutefois il se rattrappe en réussissant une série d'autres jets ultérieurement.
J'ajouterais enfin un bug de régles concernant les provisions. Le lecteur dispose de pas moins de dix rations alimentaires au départ du jeu, et on lui précise que certains paragraphes répartis régulièrement dans sa lecture l'inviteront à avaler ces rations (pour reprendre des forces) Sauf que ce genre de mention a été systématiquement oubliée dans la rédaction desdits paragraphes, par conséquent pratiquement le lecteur ne peut jamais manger ces rations !
Aussi je suis très surpris de lire que certains forumistes considèrent "la cité des voleurs" comme le meilleur des LDVELH. De toute façon, à mon goût, la série des "Défis fantastiques" est la plus faible dans le groupe des LDVELH, et Ian Livingstone est le plus faible des auteurs de la série.