Lors de ma première partie de La quête du bonheur j'ai joué de façon assez mécanique, en m'attachant aux règles et en optimisant et j'ai trouvé ça assez peu satisfaisant.
J'ai redonné sa chance au jeu et ai finalement compris comment l'apprécier vraiment.
Son point fort est évidemment son thème qui avec du recul est remarquablement bien rendu : vous construisez votre vie.
Vous pouvez papillonner toute la partie de projets en activités, sans métier mais vous aurez un problème de revenus. Alors vous prenez un métier mais vous aurez un problème de temps (actions) pour pouvoir dépenser votre argent. A moins de réussir à prendre votre retraite après avoir accumulé assez.
Si vous engagez une relation avec un ou une partenaire vous aurez une forme d'épanouissement (points de bonheur) mais cela vous coutera aussi du temps. Deux partenaires, dans un sens c'est encore mieux, mais ça demande encore plus de temps (vous ne ferez pas grand chose d'autre !) et cela crée du stress qui accélèrera votre mort.
De même une séparation ou un licenciement vous redonnera du temps mais au prix de stress et de "problèmes à court terme".
Pour vivre vieux, et jouer un tour de plus que les autres, vous pouvez faire un régime ou de la course à pied mais pendant quasiment un tour vous ne ferez pas d'autres activités pendant que les autres s'amusent et font du parachutisme ou du thêatre.
Toutes ces situations, plus que réalistes, sont remarquablement transcrites dans le jeu et il faut donc l'aborder de la sorte pour en profiter.
Après une bonne dizaine de parties je n'ai trouvé aucun "plan de vie" gagnant et beaucoup d'expériences très amusantes sont possibles.
Les mécaniques ludiques sont très classiques : placement d'ouvrier et gestion de ressources.
Le jeu est opportuniste car en fonction des cartes disponibles (projets, objets, métiers...) vous adaptez en permanence votre stratégie, ce qui me semble fort thématique.
L'interaction est faible, limitée à une petite compétition pour des objectifs de fin de vie.
Le jeu est aussi bon à deux, trois ou quatre même s'il est sans doute un peu longuet à quatre (comptez 30 minutes par joueur). Vous n'avez rien à faire pendant le tour de vos adversaires.
Les règles sont assez claires mais auraient pu être beaucoup mieux agencées et avec des aides de jeu plus claires sur les points importants (stress).
Le jeu est parfaitement adapté à un public occasionnel (pas débutant complet) qui achètera de se prendre au jeu et commentera ses choix de vie.
En revanche si dans votre groupe de joueurs le plus important c'est la mécanique, l'optimisation ou la possibilité de faire des combinaisons vous trouverez surement votre bonheur ailleurs. Ce ne sont pas les bons jeux sans thème qui manquent.
Dans La quête du bonheur le résultat final est assez anecdotique car vous n'envierez pas forcément le vainqueur s'il est PDG avec une famille, riche mais débordé, alors que vous passez vos journées à collectionner des jeux de société et vos nuits à organiser des parties de jeux de rôle.
Chacun choisit sa façon de trouver le bonheur et à la fin de la partie, de la vie, les comparaisons n'ont finalement pas grand sens.
Si vous savez aborder ce jeu il peut vous procurer de belles parties de plaisir convivial : le bonheur du ludiste.