Oubliez le nom de l’auteur, oubliez la nomination au spiel ! LAMA n’apportera rien à votre commentaire comparé du jeu avec Tigris et Euphrate ni à votre anthologie des nommés au Spiel, ou quelques lignes au mieux.
Le jeu n’a pas connu un franc succès critique dans nos contrées trictraciennes, et pourtant…
Et pourtant, c’est le jeu que Babyphus, 5 ans, prendra automatiquement de nos étagères. Et pourtant, c’est le seul jeu que j’ai vu mes parents sortir régulièrement pour jouer avec leurs amis autour d’un café un après-midi d’été. Ils y jouent même à 2 sur une table de pique nique au milieu de nulle part.
Difficile de nier que la chance a un impact non négligeable sur le jeu, pensez donc à allumer un Serge avant la partie.
Plus qu’un jeu de défausse, LAMA est surtout du stop ou encore. On essaye d’anticiper le tour de table: vais-je me défausser d’un 3 en un seul exemplaire pour -3 points garantis ou vais-je jouer un de mes 2 4 en espérant jouer mon 3 plus tard ?
On rencontrera le même choix, aussi basique ou anodin soit-il, au moment de nous coucher. Après tout, il est plus facile de défausser 10 points que 7, 8, 9 ou même 2. Avec un coût cependant: de 0 à 10 points supplémentaires. À chaque manche, chaque joueur aura une décision qui le fera jubiler ou enrager.
Les parties sont assez courtes pour nous donner l’envie d’en refaire une, et assez longues pour nous donner l’espoir de nous refaire.
LAMA est aussi facile à sortir avec des joueurs très occasionnels et nous donne la garantie de 20 minutes animées et divertissantes.
Et c’est en ça que le jeu est intéressant et captivant. Et c’est pour ça qu’il a été nommé au Spiel.
C’est Fort (a)Lama.