Je suis un ancien joueur de Tarot (qui aime replonger quand il en a l'occasion) quand j'ai entendu parler de The Hobbit il fallait que je jette un oeil à ce que cette adaptation du vénérable ancêtre par Martin Wallace pouvait donner. Je n'en attendais pas grand chose alors qu'est-ce que ça a donné ?
Les +
- De 2 à 5. C'est la première chose qui m'a poussé à m’intéresser à cette adaptation; le Tarot on ne peut y jouer que de 3 à 5 et moi j'ai plus souvent l'occasion de jouer à 2... donc un Tarot qui se joue à 2 c'est le jackpot d'autant qu'il ne fonctionne pas trop mal.
- Le thème. A titre personnel je me moque d'avoir un thème (par ailleurs totalement plaqué) pour jeu de Tarot mais il est vrai que ça attire plus facilement des joueurs casual et un peu geek... d'instinct ils iront plus vers un jeu avec cette licence que mon vieux jeu de Tarot.
- Des couleurs et pas de têtes. Le jeu est très simplifié, ça vaut pas un bon vieux Tarot mais pour de nouveaux joueurs c'est justement très bien; pas besoin de se demander si l'as est plus fort que le roi ou si le cavalier est plus fort que le valet... "ah ? ce 1 d'atout il fallait pas que je lance un tour avec ?". Ici c'est simple, du plus petit chiffre au plus grand et les atouts sont des cartes comme les autres juste d'une couleur supplémentaire. Comme je l'ai dit dans ma critique du Roi des Nains ça évite en plus certaines triches que j'ai pu voir (vous savez, le mec qui joue carreau alors que c'est du cœur demandé et qu'il en a... mais deux/trois tours plus tard, quand c'est avantageux pour lui de jouer cœur, il réalise qu'il a confondu les motifs)
- Les équipes. On retrouve le jeu semi-coopératif du Tarot (à 5) mais cette fois elles sont définies dès le début, c'est pas une mauvaise idée pour les petits nouveaux.
- Les pouvoirs de personnages. La grande différence est que l'on joue, en deux manches (à moins de mourir à la fin de la première manche), un personnage qui aura des pouvoirs; c'est assez malin et thématique.
- Blessures, guérisons et fumette. A la fin d'un pli certaines cartes vont infliger des dégâts, permettre de guérir ou offrir la possibilité de commencer avec plus de cartes en main lors de la prochaine manche; ces cartes spéciales donnent un certain enjeu à la partie, on ne fait pas des plis sans le moindre but mais afin de pouvoir porter des attaques ou de se booster plus tard.
- Deux manches. La partie se passe en deux manches, tout le paquet de cartes ne sera pas utilisé lors d'une manche. Un choix intéressant qui peux donner l'impression que le jeu est moins long qu'une partie de Tarot classique, en outre, comme toutes les cartes ne sont pas utilisées, les individus calculateurs ne sont pas forcément avantagé ce qui va moins effrayer des joueurs plus occasionnels.
Les -
- Les illustrations. Sans être particulièrement laides on ne peut pas dire qu'elles soient belles... pour un jeu plutôt ancien ce serait excusable mais là c'est tout de même dommage, il est récent et la licence a quand même été l'objet de nombreuses illustrations plus belles.
- Les pouvoirs qui ne sont pas forcément égaux. Le pouvoir le plus perturbant étant celui de Thorin qui doit distribuer les cartes à pouvoir obtenues au hasard... quand on se donne une blessure et qu'on guéri Smaug c'est quand même assez moche...
Conclusion
De loin on se dit que c'est un petit jeu de cartes sans prétentions et que le petit père Wallace il a pondu un truc au rabais car il avait besoin de payer ses impôts... mais quand on désosse un peu la chose on se rend compte que le jeu en a quand même sous le capot. Ce n'est pas le meilleur jeu qui soit mais il vaut le coup de s'y attarder et d'en faire une partie à l'occasion. Personnellement j'y ai trouvé un jeu parfait pour attirer de nouveaux joueurs et leur enseigner le Tarot (et y jouer à 2), que demander de plus ?
Note (basée sur le système bgg) : 6 (Jeu plutôt bon, une certaine dose de fun/challenge. J’y jouerais de manière sporadique, si je suis d’humeur.)
Je ne commente et note que les jeux auxquels j’ai joué 10 fois minimum