J'aime beaucoup la littérature "enfantine". D'abord parce qu'elle arrive parfois à raconter en une dizaine de pages autant qu'une saga de plusieurs tomes de 500 pages, ensuite parce qu'il existe une abondance et une diversité en terme d'illustrations avec souvent des prises de risques et des parti pris dont le jeu de plateau ferait bien de s'inspirer plus souvent. Et puis aussi parce que cette littérature oblige, normalement, à partager. A l'image du jeu de plateau finalement. Bien loin d'une activité solitaire, une fois le livre refermé et même pendant la lecture, il faut parfois prendre le temps de se poser, se questionner, ou expliquer.
Le monstre des couleurs propose la même expérience. Lorsque je joue avec mon fils de 4 ans on construit un récit. Le monstre tente de retrouver ses émotions, une petite fille essaye parfois de l'aider mais si on est pas suffisamment attentif, le monstre se mélange et se perd. A chaque case, page, émotion, on discute et on partage. La mécanique, un memory plus que simpliste, est complètement accessoire. Ou en fait non pas exactement, c'est aussi grâce à une mécanique extrêmement simple qu'on peut se concentrer sur le véritable intérêt du jeu, comme à Dixit par exemple.
Et on apprend que l'angoisse du moment ce sont les fantômes ou que "être fâché c'est pour les grands" et on voit son petit garçon de 4 ans pousser son grand père à exprimer ce qu'il ressent.
Un très "beau jeu".
Ps : Bon maintenant Monsieur Purple Brain il faut adapter Max et les Maximonstres.