Le Petit Prince, on connaît, conte réflexif sur l'innocence, les relations humaines, le détachement, mais surtout, conte bardé de beaux sentiments et de poésie. Le problème, c'est que rien de tout ça n'apparaît ici. Ici, il n'y a que pourrissage en règle. Le Petit Prince est tout sauf familial. Comme dans Tokaido (qui reste par ailleurs un jeu intéressant, lui), la thématique gentillette ne colle pas avec le système de jeu, qui tient strictement du jeu de placement bien vénère et mesquin dans lequel il est plus important de bloquer l'autre que de se construire. C'est vilain, c'est ennuyeux (ah oui, y a ça aussi), et le thème est plaqué à 100%.
Dommage, le jeu aurait été plus en rapport avec un livre comme Sa Majesté des Mouches, ou Battle Royal.
Ce qui foire surtout, c'est qu'on ne s'amuse pas : c'est longuet, les possibilités sont minces, bref, la fin de partie est une délivrance ! Le jeu ne ressortira pas. D'ailleurs, moins de deux ans après, je ne le vois plus joué du tout.
Une horreur cosmique de la part de deux maîtres qui ont fait bien mieux avant et depuis. Comme quoi, à la manière de Ghost (Richard Garfield), les meilleurs aussi ont leur moment de disgrâce...