Je ne suis pas fan de Tolkien et de son Seigneur des Anneaux. Deux tentatives de lecture pour gagner le Mont du Destin. Deux échecs. Sur la route des vacances, dans la 404 de mon père, nous parvenions toujours par traverser Fourvière. Là, le périple n’a jamais dépassé la Moria.
Je ne suis pas fan, non plus, de Reiner Stakanov Knizia, dont la production en trois-huit finit par nous polluer le paysage ludique. Alors, qu’un tel jeu puisse se retrouver sur notre table a quelque chose d’improbable n’eût été les soldes de janvier.
Nos avis.
**Le père**. C’est un jeu de l’oie amélioré, peu inspiré et baclé à première vue, où le hasard est omniprésent. Hasard que Reiner nous décline sur tous les tons, au moyen d’un dé, d’une roue de loterie, d’un pile ou face avec bille, d’un tirage de cartes-jetons. La stratégie est faible voir inexistante : elle se limite à engranger des jetons amis en début de parcours pour mieux négocier les tirages défavorables et vous permettre de garder la main. Sa mise en œuvre, toutefois, ne fonctionne que rarement et vous fait perdre du temps. Le plus souvent, qui fonce tête baissé vers Sauron sort gagnant. Mon fils applique avec constance cette stratégie, transitant toujours par l’antre d’Aracne plus facile à défaire que le Roi-Sorcier, et cela lui réussit plutôt bien. Maintenant si l’on considère le jeune age auquel le jeu s’adresse, on découvre qu’il introduit très habillement à l’apprentissage des premiers mécanismes de numération addition de cubes et soustraction et à l’exécution d’ordres délivrés par la roue. N’étant pas enseignant, je ne puis sérieusement en évaluer le potentiel pédagogique, je pressens néanmoins qu’on a là un matériau très abouti, ce qui balance quelque peu mon impression première.
**Le fils**. Moi, j’ai quatre ans et j’adore le jeu. Sur la boite, ils disent pour 6 ans et plus. Caca boudin ! Ce jeu, il est fait pour moi : j’explose mon père tout le temps. Mon perso préféré : Degolas. J’aime bien aussi les Nazes nuls, les châteaux et puis la bille. Et même les méchants comme Ourouk-Haï ou le Balrog qui m’font pas peur. Depuis que je l’ai, je joue plus au Verger !
**Le saint esprit**. Url not found.
Conclusion. J’aurais inventé ce jeu, personne ne l’aurait accepté. Heureusement, l’ami Reiner s’y est collé !