Oui, mon accroche un tantinet sévère fait référence à l'exposition disproportionnée dont a bénéficié *Les Bâtisseurs* sur Tric-Trac. Tout ce rabâchage, des news tous les 15 jours et un championnat de France sur un jeu pas encore sorti, j'ai trouvé ça "too much".
Au final, qu'est-ce qu'on a ?
Un système indéniablement bien trouvé, permettant de proposer un mécanisme d'une simplicité élégante, ça oui.
De la réflexion, de l'optimisation, oui aussi. Peut être même un peu trop pour un jeu supposément joué en 30 minutes.
Des illustrations sympa ? surement. Je comprends qu'elles puissent plaire à beaucoup. Je trouve quand même les "Ouvriers" un peu trop copier/coller (dupliqués en changeant juste la coiffure et/ou l'objet dans la main...).
De la maitrise ? pas vraiment ou vraiment pas, c'est selon. Déjà, à 3 ou 4 joueurs, les cartes disponibles changent tellement d'un tour sur l'autre qu'il est difficile de prévoir quoi que ce soit. Et surtout, voir sortir au moment opportun l'ouvrier qui me débloque, ou un bâtiment qui s’accorde parfaitement avec les ouvriers que j'ai déjà, ça, ça tient finalement du gros coup de chance.
Certes, un truc sur lequel on a la main, c'est la surveillance des adversaires pour leur chiper la carte qui les arrangerait trop ; ça me coute "juste" une action, par exemple ma 3eme action dont je ne savais pas trop quoi faire. Sauf que si tout le monde joue comme ça, le temps d'analyser non seulement sa zone mais celle des autres, on passe à 5 minutes le tour de jeu, et à une partie de 2 heures.
Du plaisir à jouer ? alors là, ça se gâte carrément, à mes yeux. J'y ressent en effet une prise de tête un peu vaine. Pourtant, avoir des choix, devoir optimiser, habituellement j'aime. Mais dans des jeux où il y a des choses à faire. Parce que là, c'est plat. On est juste en train de computer perpétuellement dans sa tête quelle combinaison de bâtiment + ouvrier donnera l'équation la plus rentable.
Du renouvèlement ? heu, clairement, non. Une partie en elle-même est déjà d'une monotonie certaine. Alors plusieurs parties... Les bâtiments "outils" sont les bienvenus, mais ils sont un peu isolés (sans compter que ceux de niveau 1 paraissent nettement moins intéressants que ceux niveau 2...).
Il manque des pouvoirs sur les bâtiments ou les ouvriers, des effets un peu autres que les immuables gains de points et d'argent, qui permettraient de diversifier la partie. Mais on serait alors sur un jeu beaucoup plus ambitieux et non plus officiellement "grand public"...
**A la fois accessible par la simplicité de son système, mais d'une essence purement calculatoire puisqu'il n'y a rien d'autre à faire, *Les Bâtisseurs : Moyen-age* est finalement un sacré paradoxe à mes yeux. Il rate néanmoins l'essentiel : le plaisir de jeu est très émoussé par la monotonie de l'ensemble.**
Ça sent (c'était quasi-officiel avant même la sortie du jeu...) les extensions, qui amèneront, j'imagine, un peu de la variété qui fait tant défaut.