On ne sait jamais si la lourdeur d’un style, la maladresse d’une expression est la faute de l’auteur ou du traducteur. Pourtant le traducteur a le droit d’alléger le style maladroit d’un auteur !
La règle est lourde, trop longue pour le poids du jeu. Il faut neuf pages pour dire ce que cinq pourrait exprimer plus clairement. Le style est d’une légèreté wagnérienne qui contraste avec le style du jeu et de la direction artistique.
Le pompom est atteint page 10. Le titre de la page est « les Charlatans de Belcastel - les Sorcières s’en Mêlent ! ». La première phrase est « But du jeu : le jeu de base « les Charlatans de Quedinburg »est nécessaire… ». Non seulement ce paragraphe ne donne aucune information sur le but du jeu, le lecteur des 9 pages précédentes s’est habitué à ce genre d’approximation, mais en plus le traducteur ne connaît même pas le nom du jeu dont il traduit l’extension dans la langue cible !
Et personne ne s’en rend compte… bravo ! Quelqu’un a relu ?
Probablement pas : pour l’extension suivante, le titre est « Die quacksalber… » en allemand et le texte en français… N’importe quoi !
Quel dommage… Je me demande combien de boîtes de jeu ne sont jamais jouées pour cause de règles mal écrites ou misérablement traduites ?
Combien de familles s’énervent avant de pitoyablement abandonner au lieu de passer une bonne soirée ?
Tout ça parce que l’éditeur s’en fout : il a reçu tellement de prix qu’il va de toute façon en vendre des containers entiers.
La pénible tâche de lecture de la règle faite, le jeu est bon, plutôt simple. La multitude de combinaisons possibles d’ingrédients permet de bien renouveler les parties. Le stop ou encore est plutôt bien fait mais manque d’enjeu peut être.
L’évolution de la complexité des ingrédients est bien vue.
Il y a un beau design de game play et une direction artistique sympa.
A l’exception de la traduction l’édition est réussi.
Coté joueurs, on a tendance à jouer un peu dans son coin alors que justement il faut surveiller les concurrents. Mais quand on ne sait même plus ce qu’on a dans son sac jdifficile de se souvenir de ce qu’il y a dans celui des adversaires. Cet élément de surprise et d’incertitude est plutôt agréable.
Je n’ai pas encore essayé les extensions. A la lecture des règles « les sorcières » me semble assez amusant sans révolutionner le jeu ni augmenter la complexité. « Les alchimistes » semble un poil plus complexe.