Je n'ai jamais eu l'occasion de jouer à Horreur à Arkham ni autres jeux coopératifs ameritrashisants. Pour tout dire, malgré la variété du genre, ma grosse référence en la matière reste le Seigneur des Anneaux de Knizia. J'ai approché ma première partie des Contrées de l'Horreur, considéré comme l'un des meilleurs jeux en la matière (Top 4 des jeux « thématiques » sur BGG), avec curiosité, mais aussi une pointe d'appréhension : je n'ai pas particulièrement d'atomes crochus avec l'univers de Cthulhu et encore moins avec l'ameritrash.
Eh bien, ce n'est pas vraiment ce jeu qui va me réconcilier avec l'un ou l'autre. Thématiser un jeu, j'avais l'impression que ça consistait en autre chose que à mettre plein de texte sans queue ni tête sur des cartes, pour au final jeter deux dés. Pour tout dire, après deux heures de jeu, l'ambiance avait tôt fait de retomber, et à chaque carte, ça donnait « blablabla, ah, test d'observation, blablabla, oh, test de force ». Si on peut apprécier la variété des personnages et des objets, j'ai quand même eu l'impression que le déroulement du jeu lui-même est particulièrement hasardeux mais surtout lent, répétitif et décousu. Il n'y a pas vraiment de trame scénaristique, les évènements s'enchainent sans fil conducteur. Il faut dire que c'était justement la grande force du SDA de Knizia. Au final, les joueurs sont ballotés d'un évènement à l'autre sans grande prise sur le jeu.
Pourtant, en y regardant de plus près, il y a de bonnes choses dans ces contrées : la mécanique de base est plutôt simple sans être simpliste (encore que le mécanisme de déplacement, trop lent, est un peu pénible), la difficulté bien dosée, le matériel est riche et de bonne qualité. Une ou deux heures de jeu en moins, un peu plus d'épure sur les évènements et au contraire une trame principale plus riche, et on ne serait pas loin du summum du jeu coopératif.