Manchot Barjot est un jeu d'un tout jeune auteur Matthieu Lanvin et de Bruno Cathala, qu'on ne présente plus. qui est édité chez Bombyx et qui sortira courant Mars 2016 et que j'ai pu découvrir en avant-première (deux parties il y a un an et demi dans sa version prototypale et une partie du jeu édité en avant-première). C'est un jeu de 2 à 5 joueurs pour des parties de 20-30 min (tout dépend de la rapidité de vos petits camarades).
Dernier jeu de la gamme boîte métal de l'éditeur, Manchot Barjot a les mêmes qualités et les mêmes défauts que les derniers du genre (Souk, Continental Express et Minuscule) et je dirais même qu'il est en dessous de ces trois titres pour plusieurs raisons (je vais y venir).
Travail éditorial :
En termes d'édition, comme d'habitude pas grand chose à redire... La boîte "bombée" Bombyx fait toujours son petit effet, c'est calibré et propre et pour un prix raisonnable.
L'univers graphique est par contre, contrairement aux autres titres de la collection, du blanc, du noire sur des fond flashy et on peut dire que l'illustrateur a utilisé son compas tellement il y a de têtes circulaires dans tous les coins, on est loin de l'art de la nuance d'un Mathieu Leyssenne.
Mécanique :
Je pioche deux cartes j'en donne une à mon voisin de droite et de gauche (qui eux m'en donnent une). Je joue une carte face cachée sur la table. C’est fluide.
Pour le reste, je vous laisse découvrir par vous-même le scoring dit « vicieux du jeu » qui est apparemment l’essence du jeu (la Tric Trac TV étant très bien faite). En gros, le dilemme du jeu est de savoir si l’on va utiliser une carte en la dépensant pour s’assurer une majorité ou garder une carte en main pour marquer des points. En soit ce principe est plutôt bien vu
Mais voilà, lorsque l’on a comprit cette règle, on a fait le tour malheureusement, il n y a rien qui sublime cette mécanique a priori intéressante, juste 3 pauvres effets sur les cartes de plus faibles valeurs, histoire de dire....
Au final, comme plein de jeux de ce type, on a une fausse impression de faire des choix stratégiques et tactiques et jouer de manière totalement aléatoire vaut parfois mieux que de réfléchir, on est là dans le même écueil qu’un Romans Go home.
Thématique :
Absence totale d’une thématique cohérente avec le jeu. Une invasion de la Terre par des manchots zinzins, des couleurs de carte qui correspondent aux mondes envahis ???!!! Hein !!!
Clairement, on est à côté de la plaque vis-à-vis des sensations de jeu, ce jeu n’est tout simplement ni fun, ni crétin... Pingo pingo, de Roberto Fraga, avait déjà adopté cette thématique et là c’était juste parfaitement adapté au jeu qui est crétin-crétin et rythmé.
Définitivement le plus gros point faible du jeu (dans la même gamme, Continental Express ou Croc était au top).
Et aussi mes hommages pour le titre, pompé sur les Lapins Crétins, il y avait d'autres pistes : les perroquets toqués, éléphant dément, babouin zinzin, toutou foufou, éperviers cinglés...
Conclusion : 6/20 : un titre vraiment oubliable pour ma part
Du familiale assez ennuyeux, de quoi vendre quelques milliers de boîtes.
Dommage pour ce jeune auteur, très sympathique que j’ai croisé au FLIP de Parthenay, dommage qu’on est édité un jeu comme celui-là alors qu’il en avait de bien meilleur dans sa besace.
Ce jeu est également la preuve de plus que Bruno Cathala oscille entre les bons, les moyens et les jeux vraiment oubliables. Sans rentrer dans le débat « Bruno Cathala va chercher des petits jeunes pour signer un nouveau jeu » (reproche qu’il évoque lui-même dans le Tric Trac TV, c'est bizarre un truc qui est a priori complètement farfelu normalement on ne l'évoque pas), on peut vraiment se demander si un tel jeu aurait eu droit à l’édition sans l’apport de son nom au casting.
Pour moi c’est définitivement non. Je n'ai rien contre B. Cathala qui est un grand auteur, mais celà fait quelques années que l'on vend ses jeux plus pour son nom que pour la qualité de ces jeux (qui sont parfois très bons mais qui ne font pas mouche à chaque fois). Merci les fan boys...
A ma table de jeu, mes remarques un peu narquoises tels que "pfffff c'est ch... comme jeu, pffff je m'endors," n'ont eu que des réactions comme "mais non, tu ne peux pas dire ça, ce n'est pas si mal", celà a suffit à me forger mon avis sur la question.
Dommage la mécanique de cartes avait un petit quelque-chose, qui n'est pas vraiment exploité