Quand un mandala est détruit, c'est toujours le joueur qui aurait dû poser la carte suivante qui poursuit le jeu ? (même si c'est lui qui a commencé à prendre les cartes de la montagne)
[[Glasgow](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/glasgow)][[Mandala](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/mandala)][[Patchwork](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/patchwork)]
Glasgow, ville la plus peuplée d'Écosse, avec ses magnifiques parcs, ses bars si vivants, son université qui a inspiré la maman d’Harry Potter pour Poudlard, et son fantastique Hunterian museum (si vous avez l'occasion de visiter la ville, vous devez absolument vous y rendre !). Mais avant de devenir ce qu'elle est aujourd'hui, il a fallu le travail de talentueux architectes sur plusieurs générations, financés par de riches mécènes. Et c'est là que vous entrez en piste !
Car Glasgow , c’est également le nom de la nouvelle sortie de Funforge dans sa gamme de jeux pour 2 joueurs exclusivement, dans laquelle vous connaissez peut-être déjà les excellents Patchwork et Mandala . Vous incarnez des marchands fortunés et vous y affrontez afin d’être le plus grand contributeur à l’essor de la ville .
Le plateau personnel qui sert également d'aide de jeu pour les bâtiments
Chaque joueur dispose d’un entrepôt pour stocker ses ressources, de marchandises de départ et d’un pion marchand qu’il va pouvoir faire avancer sur la piste circulaire . Cette piste est formée d’une alternance de tuiles architectes , qui permettent de construire des bâtiments dont chacun apporte une manière de marquer des points différente, et contrats , qui offrent des ressources. Au-dessus de chaque architecte sont disposés deux bâtiments disponibles à la construction. C’est au centre de la piste que seront construits les bâtiments pour former un rectangle de 5x4 tuiles.
À son tour, le joueur doit avancer d’autant de tuiles qu’il le désire sur la piste, puis il peut réaliser l’action de la tuile sur laquelle il s’est arrêté. C’est toujours le joueur le plus en arrière sur la piste qui joue (si vous connaissez Patchwork , vous êtes déjà familier avec cette mécanique). Il ne peut y avoir qu’un seul marchand sur une tuile contrat, mais les deux peuvent se trouver sur une tuile architecte.
Les tuiles bâtiments (à gauche) et contrats (à droite)
Lorsqu’un joueur s’arrête sur une tuile contrat, il peut prendre les ressources indiquées , dans la limite de capacité de son entrepôt. S’il se pose sur une tuile architecte, il peut construire l’un des bâtiments disponibles en défaussant les ressources nécessaires. Puis, il doit poser cette tuile au centre de la piste circulaire, de manière adjacente à une tuile déjà posée, et en respectant la forme finale qui doit être un rectangle de 5x4 tuiles. Si le bâtiment construit est une usine, il active toutes les autres usines présentes dans sa ligne et dans sa colonne (leurs propriétaires gagnent ainsi des ressources). Enfin, un nouveau bâtiment devient disponible à la construction, et le joueur peut l’acheter en dépensant une pièce d’or en supplément de son coût.
Les tours s’enchaînent ainsi et la partie se termine immédiatement lorsque le dernier bâtiment est construit (s’il s’agit d’une usine, une phase de production a lieu) et que la ville est terminée. On compte alors les points sur chaque bâtiment et le joueur en ayant le plus est déclaré vainqueur.
C'est parti, y a plus qu'à construire !
Ce que j’apprécie tout particulièrement avec cette gamme de jeux à 2 de Funforge , c’est leur accessibilité, aussi bien en termes de temps de jeu que d’apprentissage des règles et de mise en place . Le jeu se met en place en 1 minute, les règles s’apprennent en 5 minutes, et la partie dure environ 20 minutes. Mais attention, car rapidité ne signifie pas facilité, et pour l’emporter il vous faudra vous creuser les méninges afin de ne pas laisser trop de champ à votre adversaire.
Et c’est en cela que la mécanique fonctionne parfaitement . En effet, il faut peser chaque coup et décider sagement où placer son marchand . Si l’on pose son marchand sur un contrat ou un architecte dont l’action nous intéresse particulièrement mais qu’on laisse trop de tuiles libres entre son adversaire et soi, on lui laisse la possibilité de faire le plein de ressources et donc de construire plusieurs bâtiments d’affilée. À l’inverse, si l’on avance de tuile en tuile, on laisse moins de place à l’adversaire mais on risque aussi de voir nous échapper le bâtiment dont on a besoin pour notre stratégie, ou la ressource qui nous manquait.
La ville est terminée, il ne reste plus qu'à fêter ça au pub !
Le matériel est de très bonne qualité , ressources en bois et tuiles en carton épais. Si on veut vraiment pinailler, j’avoue ne pas trop accrocher sur les illustrations assez austères, on ressent vraiment l’influence du jeu « à l’allemande », et je pense qu’il serait possible de proposer quelque chose d’un peu plus moderne. Mais bon, c’est vraiment un avis personnel. Mais concernant le principal : l’iconographie est très bien faite et lisible .
Glasgow est donc un très bon jeu à 2, rapide, tactique, tendu, nerveux , où chaque erreur risque d’ouvrir un boulevard à l’adversaire.
Fiche technique
Éditeur : Funforge
Auteur : Mandela Fernández-Grandon
Illustrateur : atelier198
Nombre de joueurs : 2 joueurs
Âge : 10+
Durée : 30 minutes
Et pour rester dans l’ambiance : un petit coup de cornemuse avec Scotland the brave ! Et je ne saurais trop vous conseiller Outlander (en livres ou en série) pour vous immerger dans la culture écossaise du XVIII ème siècle.
[[Mandala](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/mandala)]
Lookout Games continue sa série de jeu pour 2 joueurs uniquement avec son nouveau titre : Mandala . Un thème assez rare dans le jeu de société, qui amène forcément quelques questions, dont la sempiternelle question : oui, mais qu’est-ce que ça vaut ?
Un voyage en campagne
Bon ce n’est pas que les règles soient compliquées, pourtant bien le comprendre demandera un petit effort car la confusion est rapide, mais on aura l’occasion de revenir dessus. On place le tissu entre les joueurs, on mélange les cartes, puis chacun en reçoit 2 qu’il place face cachée dans son bassin, ainsi qu’une main de 6 cartes. Sur les deux montagnes, on place deux cartes face visible. Vient le moment de la petite précision. Au centre on trouve 2 montagnes, de chaque côté d’entre elles on retrouve un champ, chacun appartenant à un joueur, en dessous on retrouve la rivière, on l’on va poser ses cartes pour définir les points, et le bassin où l’on va poser ses cartes pour scorer.
A votre tour de jeu vous aurez le choix entre 3 actions : poser une carte sur une montagne, et piocher 3 autres dans la pile (sans dépasser les 8 cartes en main), en déposer une ou plusieurs de la même couleur dans l’un de ses champs, et enfin défausser des cartes pour en piocher autant. Cependant, pour poser une carte sur une montagne ou dans un champ, la couleur ne devra pas déjà être présente sur l’un de ces lieux. Une fois que les 6 couleurs sont présentes sur une montagne et/ou ses champs (ceux des 2 joueurs), le Mandala est terminé et on procède à sa destruction. Le joueur ayant une majorité de cartes dans son champ, choisit la carte qu’il va prendre sur la montagne et l’ajoute à sa rivière s’il ne l'a pas déjà, et cela à tour de rôle jusqu’à épuisement des cartes sur la montagne. Les cartes posées vont alors graduellement gagner des points, qui seront multipliés par le nombre d’exemplaires de cartes de la même couleur dans le bassin. Les cartes dans les champs sont défaussées. On remet 2 cartes sur la montagne et le jeu reprend, et cela, jusqu’à épuisement de la pioche ou bien si l’un des joueurs possède les 6 couleurs dans sa rivière. On procède alors aux décomptes des points, le joueur en ayant le plus remporte la partie.
Du tissu … ah bon ? Pourquoi pas
Une boite de la même taille que les autres de la gamme, logique. À l’intérieur des cartes carrées, très classiques, aux couleurs un peu ternes, et surtout un plateau sous forme de tissu. On sent la volonté de coller au thème en proposant quelque chose de plus « zen », mais voilà, je ne suis pas fan de ce support. Par contre en termes d’édition, c’est dans le choix visuel du jeu que le bas blesse, notamment dans son absence de précision et d’iconographie. On trouve des montagnes, des champs, des rivières et des bassins, mais voilà ces éléments sont justes limités par des bords hyper léger, et surtout très abstrait, sans aucune icône et du coup, on se perd un peu au début. Je pense que c’était pour coller au thème en faisant épurer, mais voilà ça nuit à l’expérience de jeu, à l’immersion, mais aussi à la compréhension. Pour moi ça relève de l’erreur d’édition malheureusement.
Euh c’est où déjà le champ ou le bassin ?
Les choix sont limités, mais voilà on aura vite fait de se tromper dans les noms des zones de jeu où bien s’embrouiller dans les règles, entre la pose, la pioche et la destruction. Il faudra un petit temps d’adaptation, c’est indéniable, après ça roule tout seul. Par contre le hasard de la pioche pourra faire rager certain, surtout que la parfaite maîtrise de sa main et de la pose seront primordiaux pour parvenir à remporter la partie. Cela pourra donc empêcher une certaine programmation de ses tours de jeu en amont. Il faudra aussi faire preuve d’opportunisme pour se placer au bon endroit au bon moment. Pour autant, Mandala reste accessible, et propose des parties rapides, environ 20 minutes, à partir de 10 ans. Il faudra faire preuve d’attention pour scorer au mieux. La durée de vie sera assez bonne si vous accrochez au jeu, car il se renouvèle assez bien, par contre la courbe de progression n’est pas immense. Enfin, le thème est quasiment absent du jeu, et en devient même presque problématique. Si Patchwork avait réussi à se l’approprier pour marquer l’expérience de jeu, Mandala tombe à côté. La faute à un thème mal exploité, aussi bien dans ses mécaniques que dans son édition comme je l’évoquais dans la partie matériel.
Difficile de faire partie d’une série
Mandala n’est pas le meilleur jeu de la gamme à mes yeux, pourtant il reste plaisant, simple et assez malin, mais ses soucis d’édition lui nuisent vraiment, tout comme le thème qui ressort assez peu et propose en plus un jeu assez terne en terme de couleurs, ce qui vraiment dommage. Mais que cela n’empêche pas les amoureux des jeux à 2 de lui donner sa chance, car il reste intéressant. Ce n’est pas parce qu’à mes yeux, il n’est pas le meilleur de la gamme qu’il est mauvais pour autant, loin de là, donc laissez-vous tenter si vous êtes vraiment friand de ce type de jeu et que vous recherchez un titre dans cette catégorie.