Quelques avis lu ici et là et le nom d'un des auteurs (celui de Lorenzo, Marco Polo) et me voilà, comme une pauvre fille qui attend son mec sous la pluie, à attendre le jeu. Quand on pose les plateaux on a envie de demander le divorce : design austère à l'allemande, froid, épuré, on cherche la petite étincelle de fun inside, la touche de couleur qui rassure. Rien. Le thème pfff alors là, à part la jeton premier joueur en forme de pomme...
Si la première partie n'est pas exempt d'erreur (Aller/retour inutiles, mauvais calcul des multiplicateurs, prendre une direction puis l'abandonner...), le jeu devient, du moins dans ses principes, clair dès le deuxième tour. Ensuite...bah ça se complique car on a jamais assez de place pour faire tout ce qu'on veut.
Le jeu s'articule sur plusieurs plateaux qui font écho à plusieurs disciplines : étudier, travailler, voyager, créer... il faudra donc créer des ponts entre les zones : se déplacer pour acquérir des ressources ou visiter des villes afin de se positionner dans la bibliothèque afin de construire (en jouant les bons symboles et en possédant les pré-requis demandé) des lignes ou colonnes qui vous donneront des points. Newton en fait parfois un peu trop, mais il ne dépasse pas la limite.
Tout cela est rendu possible par les cartes discipline que vous poserez sur votre plateau personnel: poser une carte engrenage et ainsi avancer sur la zone de création... A la fin de la manche, une de vos cartes deviendra un symbole permanent. Si vous sacrifiez engrenage, au tour suivant si vous en jouez un nouveau, vous aurez ainsi 2 actions engrenages...Vous pourrez ainsi accélérer les choses et vous débarrasser de cartes dont vous n'avez plus besoin. Attention, le jeu peut être extrêmement punitif.
Newton a des airs de Marco Polo et Lorenzo mais ce n'est pas une copie, le jeu à sa propre identité et son propre tempo. Il est riche et on comprend que s'il y a du bon à prendre partout, il ne faudra pourtant pas s'éparpiller et savoir jouer au ping pong entre les différentes zones (pour moi une réussite sur ce plan là, contrairement à Gu Gong qui tentait la même chose sans y parvenir vraiment). Deux bémols qui ne nuisent pas à la qualité du jeu : son imagerie clinique et le zéro interaction inhérent à ce type de jeu. Je continue à préférer Lorenzo pour, justement l'interaction présente, mais ce sera une joie de recevoir Mr Newton à dîner un de ces soirs.
Pour ceux qui se posent la question,le titre de l'avis fait référence à une chanson des Eagles (après qui ?)