C'est expliqué dans les autres reviews mais on a un jeu de placement d'ouvriers qui ressemble aux autres Rosenberg et qui peut sembler ne pas être très original.
Pour autant:
-les bâtiments que nous pouvons acheter sont très diversifiés : on a 3 decks de 44 cartes (soit 122 cartes) et on pioche dedans 22 cartes qui changent complètement notre stratégie
-on peut jouer de façon à ce que tous les bâtiments soient visibles dès le départ ce qui permet d'orienter notre stratégie
-on peut trouver de nombreux challenges solo sur BGG qui rendent le jeu passionnant en solo
-le jeu présente un incroyable ratio temps/profondeur de jeu. 40mn avec une belle gradation dans les sensations et on a déjà envie d'en refaire une partie.
Bref, ce ratio fait que ce jeu est une véritable pépite du jeu Euro en solo. J'adore Odin, Arles, Caverna et Hallertau mais Nusfjord est celui auquel j'ai le plus joué du fait de son temps de jeu.
J'ai aussi joué à 2 : il est très bon aussi... (mais il est possible de faire de belles crasses à l'adversaire ce qui n'est pas si courant dans les Rosenberg)
C'est marrant, on a vraiment pas beaucoup parlé de ce Rosenberg... Pour éviter tout malentendu, je suis un grand fan de Uwe Rosenberg. J'adore ses jeux, je les trouve malins, intéressants, j'aime leurs mécaniques, le thème est souvent bien présent même si très souvent plutôt bucolique. Je ne suis pas pour autant aveuglé par ses jeux, certains ne me plaisent pas (je pense à Merkator), d'autres me semblent trop léger.
Il n'en reste pas moins que je ne résisterai jamais à la curiosité face à une sortie à lui! Sortie de Nusfjord pour Essen 2017, en allemand et en anglais, on parlait d'une sortie en VF, je m'étais abstenu. Plus d'un an après, toujours rien, aussi je me lance dans l'édition anglaise. Alors qu'en est il? Très bon jeu! On est dans de la pose d'ouvrier pure et dure, permettant 3 actions par tour par joueur. On est en terrain connu. Mais comme souvent, des petits détails feront toutes les différences face à ses autres jeux. Ainsi, ici, c'est la gestion du poisson qui fera le sel du jeu, avec des petites mécaniques vraiment propre au jeu (nourrir les anciens, activer les anciens avec le poisson présent sur le banquet,...) un petit système de shares basés également sur le poisson, bref, c'est un petit coup de frais dans sa production. Sorti de cela, on reste devant la construction de bâtiments permettant d'activer des actions/bonus, la nécessité de défricher pour libérer de l'espace, les points négatifs si tout n'est pas rempli... Beaucoup de mécaniques déjà connues, mais un nouveau thème, quelques nouveautés, le tout pour un jeu très fluide et agréable... Un nouveau pari gagné donc, probablement pour un jeu qui ne sera pas autant un incontournable que d'autres de ses créations. Ceci dit, il a pensé à beaucoup de choses, on ne se moque pas du joueur ici. Ainsi, des règles solo (une grande habitude chez lui), des adaptations précises en fonction du nombre de joueur, avec du matériel permettant d'adapter les parties. De nombreuses possibilités de cartes bâtiments, séparés dès le départ en 2 paquets différents, permettant des parties plus ou moins complexes, et surtout une très grande rejouabilité.
Parce que ce qui m'a au final le plus marqué dans cette boite, c'est le sentiment de faire de l'agricole en plus simple, moins punitif et moins complexe, mais sans être moins intéressant pour autant. Après avoir joué à la version pour 2 d'agricole (Terres d'élevage), j'avais beaucoup aimé ma partie, avec ce sentiment d'en avoir déjà fait le tour par manque de nouveaux bâtiments, et par le peu d'options présents finalement. Ce qui convenait bien à cette petite boite pour 2. Dans Nusfjord, j'ai eu le même sentiment de partie moins longue et moins complexe, avec moins d'options, mais par contre, la possibilité de renouveler le jeu au travers de tout plein de nouvelles cartes déjà présentes, donnant une rejouabilité juste énorme.
Ah oui, petit détail pour la langue, on a joué avec la version anglaise, et cela n'a posé strictement aucun problèmes. Ceci dit, oui, il y a beaucoup de texte sur les cartes! Donc une VF sera bienvenue, même si je ne me sentirai pas obligé de remplacer ma boite.
Alors au final, que penser de ce Nusford? Une très bonne surprise pour moi! Si vous êtes un inconditionnel de Rosenberg version Agricola, vous aimerez ce Nusford. Tout le sel et la tension de ses autres jeux du genre (Agricola, Caverna, Terres d'Arles, Odin,...) s'y retrouve, en moins touffu, moins complexe, plus léger, mais gardant un intérêt certain. On peut donc se faire plaisir avec un jeu un peu différent, un peu moins dense, mais toujours agréable. Si vous n'aimez pas Rosenberg, il vaut mieux ne pas s'aventurer dans ce jeu ci, il ne vous fera certainement pas aimé son auteur. Si vous cherchez à le découvrir, à nouveau, ce n'est pas idéal, les quelques nouveautés en terme de mécanique qui sont vraiment bienvenue pour les joueurs habitués au style de son auteur restent malheureusement discrètement alambiquée et ne sont pas recommandées pour s'initier au genre. Lancez vous plutôt dans un cavera ou un agricola. Du coup, je pense que le public de Nusford sera au final plutôt restreint, le pousseur de cube friand de Rosenberg qui est curieux de la production moins mainstream de son auteur.
Belle surprise pour ma part pour un jeu que je recommande avec plaisir!
Bon jeu,
merlin
Uwe (l’auteur) quitte ses champs, ses chats et ses vikings pour s’occuper de la pêche et de la forêt. Le jeu a un design de jeu à l’allemande plutôt pas fun et il y a plein de meeples bois/poissons et d’actions à faire. Comme d’habitude, vous ne pourrez pas tout faire, les autres se placeront là où vous voulez aller et il faudra savoir optimiser sous peine de se faire distancer et perdre.
Après « la gloire d’Odin » on se retrouve presque dans un jeu léger avec moins de choix possibles mais autant de frustration pour réaliser ses objectifs.
Nusfjord fait penser à Agricola, et aux autres Rosenberg, avec la pose de bâtiments, le blocage des emplacements, les placements / recouvrir ou découvrir le plateau du joueur, les cartes pouvoirs (les anciens)… Il y a bien sûr des changements sur le stockage de nourriture, l’activation des personnages selon condition, le don chez autrui (les shares)…
On n’a pas à se plaindre de Nusfjord, il est même interactif et fait grincer des dents. Un bon point.
On regrette que le nombre de cartes « anciens » ne soit pas assez nombreux pour se renouveler et on regrette également de ne pas se prendre au jeu plus que ça.
Le jeu est bon mais Rosenberg fait ce qu’il connait et on l’a connu plus habité. Nusfjord reste donc un jeu de qualité, attractif si l’on n’a pas déjà les essentiels de cet auteur, mais qui laisse les fans en terrain connu et sur leur faim.