Olive & Tom est donc un jeu fort agréable, qui mélange avec succès tactique et aléatoire. La constitution des équipes est plaisante, et parlera forcément aux adeptes de la série, qui sacrifieront volontiers à l’efficacité pour jouer avec leur chouchou. Quant aux matches, il s’agit avant tout d’optimisation et de contrôle de l’aléatoire, avec la fierté et la frustration propres aux jets de dés maîtrisés… ou totalement foireux. À ce compte-là, Olive & Tom s’en sort très bien et offre des parties souvent équilibrées (difficile de foirer 11 lancers de dés successifs, quoiqu’on en dise).
Pour autant, le jeu n’est pas sans défauts, surtout si l’on se place du côté des marmots de 6 – 9 ans, qui rêvent de faire jouer leurs héros. Le jeu pourrait en effet presque être joué en solo tant l’absence d’interaction entre les joueurs est totale. Un peu comme dans Dungeon Roll ou Les Princes de Catane, chacun fait son truc dans son coin en se préoccupant à peine de ce que bricole l’adversaire. Pour peu que vous affrontiez quelqu’un qui joue la règle à fond et qui va changer 600 fois ses cartes de place jusqu’à avoir trouvé le combo ultime, vous avez de quoi trouver le temps long. A fortiori si vous avez l’impatience d’un marmot de 8 ans.
Il faudra donc, comme j’ai essayé de le faire plus haut, bricoler quelques variantes pour redynamiser un peu la chose avec des marmots. Sinon ils risquent fort de vous lâcher en cours de match pour aller mater un épisode du dessin animé. Dommage d’avoir négligé cet aspect d’interaction entre joueurs, car les possibilités ne manquaient pourtant pas (carte tacle, interception, sortie du gardien, dé volé à l’adversaire…), qui auraient pu venir perturber la mise en place ou le lancer de dé.
Olive & Tom n’en demeure pas moins un bon jeu, mais il vous faudra faire un peu de pédagogie et mettre en avant de son côté posé et tactique, bien éloigné au final de l’explosivité qu’une telle licence laisse supposer. Ici les ballons ne deviennent pas ovales sous la force de la frappe, et les terrains ne font pas 7 kilomètres de long, bien au contraire. Tous les attaquants sont massés devant un but vide et font une passe à 10 pour donner de l’impact à leur frappe. En d’autres termes : le jeu fera merveille auprès des quarantenaires nostalgiques, véritable cible du titre. Les marmots eux, devront déployer un peu de patience… ou bricoler des règles permettant de jouer en simultané. On va bosser la question !