On ne le présente pas !
5.. 15.. 70.. 200.. Tapis !
Le Poker : un jeu, pas pour les cardiaques !
Attention aux confusions !
Qui n’a pas une grande connaissance du Poker, s’imagine le Poker comme dans Maverick, le film de 1993 avec Mel Gibson et Jodie Foster. Dans le film, dont une grande partie se déroule sur un bateau pour un tournoi de Poker, les joueurs ont 5 cartes en main et aucune carte n’est sur la table. Chaque joueur peut échanger des cartes de son jeu, suite à quoi les enchères partent et aucun joueur ne peut réellement se faire une idée des mains de ses adversaires. Le bluff est donc complètement aveugle. S’il s’agit de Poker, il s’agit d’une "variante" de Poker, dit Poker fermé.
Pour rester dans les films, je vous conseille le très bon Les Joueurs (Rounders) de 1998 avec Matt Damon et John Malkovich. Vous allez vraiment vous sentir dans l’ambiance. Dans ce film-là, beaucoup plus réaliste au niveau du jeu, les joueurs ont des cartes en main, mais d’autres cartes sont posées sur la table face visible : ces cartes appartiennent à tout le monde. Il s’agit de Poker ouvert.
Les 2 variantes sont très différentes dans la façon de les jouer, puisque dans le second, on voit des cartes communes.
"La rolls du Poker"
S’il y a une seule façon de jouer au Poker fermé, il y a en revanche beaucoup de possibilités de jouer au Poker ouvert. On peut avoir plus ou moins de cartes en main et plus ou moins de cartes peuvent être posées sur la table. Toutes ces "sous-variantes" de Poker ouvert ont leur propre nom et leurs propres stratégies. Une possibilité amusante est le High low, où le meilleur mais aussi le moins bon jeu : littéralement, celui qui a le plus "rien" (sous certaines conditions tout de même) se partagent le butin.
Afin de ne pas m’apesantir, je ne vais pas passer en revue toutes les sous-variantes mais me concentrer sur "la rolls du Poker" dixit Matt Damon dans le film précité : le Vegas. De son vrai nom le Texas Hold’em, c’est le Poker joué lors des Championnats du Monde à Las Vegas.
Chaque joueur reçoit 2 cartes en main et au final, jusqu’à 5 cartes seront découvertes sur la table.
Combinaisons
Pour gagner au Poker, il faut avoir une combinaison meilleure que ses adversaires. Adversaires encore en jeu ! C’est important de le souligner. La combinaison équivaut aux 5 meilleurs cartes qui peuvent être alignées par chaque joueur. Chaque joueur peut utiliser 0, 1 ou les 2 cartes de sa main et les cartes sur la table. Naturellement, en utilisant les 5 cartes sur table, il y aura au mieux match nul, puisque ces cartes appartiennent aussi aux autres.
Force des combinaisons :
Carte la plus forte
Paire
2 Paires
Brelan
Suite (5 cartes)
Couleur (5 cartes)
Full (= brelan + paire)
Carré
Quinte flush (= suite + couleur)
Exemple : le joueur A a As, Dame, 10, 9 et 7. Il bat le joueur B qui a Roi, Dame, 10, 9 et 8 (meilleure carte). Mais le joueur C est au-dessus parce qu’il a une paire de 8, Dame, 10 et 9.
Faut payer pour gagner !
Les cartes ne sont pas posées sur la table d’un coup. D’abord 3 puis 1 puis 1. Entre les phases de pose sur la table, chaque joueur peut miser de l’argent. Le joueur à la gauche du premier à miser peut passer (il jette son jeu et ne gagnera pas même s’il s’avère que c’est lui qui avait le meilleur jeu à la fin. Au Poker, il faut payer pour gagner !), venir à sa hauteur ou surenchérir (au moins du double). Si un joueur mise et que tous les autres passent, ce joueur empoche l’argent sur la table et n’est pas tenu de montrer son jeu. Il faut payer pour voir ! Autrement, tous les joueurs qui ont payé la même somme d’argent continue.
Mets ton argent !
Pour qu’il y ait toujours un peu d’argent sur la table, les 2 joueurs à la gauche du donneur doivent payer avant même d’avoir vu leur jeu. L’équivalent de 1 pour le premier, de 2 pour le second. Ça s’appelle les "blind", parce qu’on paye sans voir.
Statistique et bluff
Comme des cartes sont visibles et communes, il est possible de calculer et de bluffer en fonction de celles-ci. Par exemple, si un joueur a une paire d’As en main (c’est bien !) mais que sur la table il y 3 cartes de trèfle, la probabilité qu’une couleur tombe est élevée. À ce joueur de bien estimer les "chances" de gain.
Au Poker, il est impossible de ne jamais perdre un coup. En revanche, lorsqu’on "doit" perdre, il est possible de limiter la casse. Le bon joueur maximise ses gains sur les coups qu’ils gagnent et minimise ses pertes sur les coups qu’il perd.
Quand est-ce que je gagne ?
Il y a 2 façons de jouer au Poker : la table et le tournoi. La table, c’est jouer pour gagner de l’argent. Il n’y a pas de limite ni de fin. Quand un joueur le veut, il peut à tout moment racheter des jetons. Quand il veut arrêter, il arrête. Un conseil quand même : si vous venez de gagner un gros coup, mieux vaut lâcher quelques brouzoufs volontairement sur les coups suivants avant de quitter la table... c’est de bon ton.
En tournoi, tout le monde part avec le même nombre de jetons (la cave). Si un joueur perd ses jetons, il peut en racheter (se recaver). Ceci pendant une heure. Après quoi, plus personne ne peut se recaver et qui perd ses jetons est éliminé. On arrive en table finale où les joueurs dans les prix se mettent généralement d’accord pour partager le magot.
Le mot de la fin
Encore une citation de Matt Damon : "Si au bout d’une demi-heure, tu n’as pas compris qui est le pigeon à table... c’est que c’est toi le pigeon".