Après le stratosphérique Tzaar, peut-être le meilleur Burm à ce jour, rien de plus éprouvé pour calmer l'insatiable appétit du fan et meubler son attente que de refourguer, osons un parallèle, quelques chutes de studio, une compile de B-sides, une remasterisation, ou un truc genre Johnny chante Noël en italien. En la circonstance, une reprise d'un vieux tube ouzbek des nineties réarrangé à la sauce tex mex.
Riomino participe de tout ça à la fois.
A l'origine, en 97, le jeune Burm se montre déjà inspiré, voire visionnaire, et même un brin facétieux. Ainsi, avant les autres, il prévoit le retour en grâce du dé et ses multiple détournements, et invente le démino. L'homme, aussi, n'est pas dénué d'un certain sens de la pirouette, quand on sait la carrière qu'il nous fait dans la filière du jeu abstrait. On doit sans doute les compter sur l'index d'une main, ses jeux à base de dé et d'alea.
En substance, un jeu de domino plus profond indéniablement que le standart de départ. On s'y échappe par quatre côtés, le hasard des tirages est compensé par un jeu à découvert. C'est mieux en termes de valeur ajoutée ; ça fait même un bon filler, qu'on aurait tort de bouder, et dont Burm n'a certainement pas à rougir. Reste que venant du maître ès stratégie, on se dit qu'il aurait pu creuser en sus une règle ou deux autour du concept pour en faire quelque chose de vraiment transcendant et donner une seconde chance à cet ouvrage de jeunesse.
Dispensable donc.
Sauf si vous êtes un aficionado de Krissy.
Ou que vous souhaitiez absolument jouer à du Burm au comptoir du bistro.