Roll Through the Ages : the Iron Age (IA) est le cousin de Roll Through the Ages : the Bronze Age (BA). Les deux jeux sont très proches en termes de mécaniques, d'ambiance et d'accessibilité. Si vous connaissez par coeur BA, vous pouvez sauter les premiers paragraphes pour avoir mes impressions sur IA spécifiquement.
Dans les deux cas, nous avons à faire à un jeu de dès utilisant la mécanisme de relance du yams, comme le font par exemple les très bons King of Tokyo et Dice Town. Ici, le contexte se veut historique, et pour remporter la victoire il faudra construire un ensemble de développements, de monuments et autres, tout en gérant les famines et les désastres. Les jeux se caractérisent par un matériel sobre et simple élégamment fait de bois. Les dès bien sûr, mais surtout une plaque où on viendra marquer les ressources glanées au fil des tours. Une intimidante feuille de score permet quant à elle de tracer développements, monuments et autres. Le matériel fait un peu abstrait, ce qui peut déplaire, mais on ne peut lui nier une identité particulière.
On utilise trois dès au début du jeu, chiffre amené à augmenter dans les premiers tours, jusqu'à atteindre potentiellement le chiffre de sept. Évidemment, plus de dès, c'est plus de ressources, c'est donc indispensable pour faire un bon score. Rien n'oblige à investir vite dans les cités (BA) ou les ports et provinces (IA), mais ça reste une stratégie de base, qui prend hélas un peu le pas sur le reste en début de partie. C'est un peu la course entre les joueurs, et celui qui maximise le premier son nombre de dès aura la futile et souvent fausse impression d'avoir de l'avance.
Dans les deux jeux encore, les interactions entre les joueurs sont faibles. Trop faibles pour qu'on se sente réellement concerné par ce qui se passe en dehors de son propre tour, même si IA apporte sur ce point des nouveautés bienvenues. Heureusement les tours sont rapides, et il y a quand même quelques bricoles à surveiller chez les autres.
Le hasard, comme pour tout jeu de dès, est évidemment très présent. Les dès parlent, et il faut les écouter. Ceci dit, les relances et la souplesse que procurent certains résultats laissent la part à l'élaboration de stratégies, mais c'est sûr, il faut aimer les opportunismes à saisir, les changements de cap et les surprises. Aucune face de dé n'est réellement faible, il y a toujours quelque chose à faire, même si parfois on aurait préféré autre chose.
Pour moi, BA et IA sont parfaits dans leur genre : des jeux de civilisation jouables en une demi-heure, avec un matos agréable et des dès.
Plus spécifiquement sur IA, maintenant.
IA est plus riche que BA. Il joue encore dans la même cour, mais en demandant au joueur de choisir entre un port et une province en début de la partie, il annonce une autre couleur.
On connaissait déjà les développements et les monuments, voici maintenant les tributs. Les tributs se gagnent avec ses armées et en menant bataille, grâce à certains résultats du jet du destin, ou à un double crâne sur les dés d'empire. Ces résultats s'obtiennent de façon aléatoire, mais les multiples relances du jeu font qu'on les obtient souvent si on en fait une priorité. Les demandes de tributs permettent de se gaver de points de tributs (et donc de PV) si les autres joueurs n'ont rien investi en militaire. Ce qui les encourage fortement à ce faire, et voilà déjà un léger mieux côté interaction.
Développements et monuments fonctionnent comme à BA, ça marche bien et même très bien.
Avec l'extension méditerranéenne, les joueurs sont maintenant en concurrence sur un plateau commun. Nous parlons ici d'une source de PV supplémentaire, d'une nouvelle utilisation pour deux ressources du jeu (les ouvriers et les bateau), et d'une meilleure interaction entre les joueurs, avec possibilité d'enquiquiner autrui en s'emparant d'une place qu'il convoitait. Du tout bon, qui place le jeu à un niveau d'expertise un cran au-dessus du jeu de base.
Pour finir, j'adore Roll Through the Ages : the Iron Age. Je garde mon exemplaire de BA pour jouer avec le fiston, ou pour introduire gentiment un nouveau venu au concept, mais pour mes parties entre joueurs avertis, me voilà avec un jeu meilleur. Si BA n'était pas votre tasse de thé, passez votre chemin, il n'y rien pour vous ici. Mais si le premier opus vous avait séduit, n'hésitez pas. Sans proposer de révolution, IA est une évolution plus riche et plus intéressante d'un gameplay qui a fait ses preuves.