L'intégralité de la critique de Shadows over Normandie et de son extension Desert Wrath est lisible ici :
Est-il utile, pour conclure, de dire que Shadows over Normandie est aussi convaincant qu’il est séduisant ? Ses quelques errements (coquilles, anglicismes, défauts matériels superficiels, absence de sac ou de rangement – ce qui n’est pas tant un défaut qu’une tradition du wargame) sont très loin d’occulter la qualité graphique et la solidité de ses pièces en carton très épais et en bois, et surtout l’ambitieux travail d’intrication de scénario historico-lovecraftien et de mécaniques de wargame. On ne s’étonne pas dès lors du succès de son financement participatif (160.000 pounds) et de la communauté qu’il fédère, notamment sur les forums de l’éditeur. Très riche, il est d’autant plus inépuisable qu’il s’accorde le luxe d’un manuel de créations de parties, et d’une compatibilité complète avec le jeu Heroes of Normandie dont il est le spin-off délirant. Shadows over Normandie impressionne par sa générosité malgré sa qualité tactique (qui mérite que l’on s’accroche un peu à la lecture des règles), et Desert Wrath ne fait qu’amplifier ses points forts. À la fois wargame (avec ce que cela implique de rigueur) et jeu aux thèmes et aux mécaniques parfaitement geek, il est assez exemplaire de ce que l’on peut faire d’ambitieux avec la culture pop, sans succomber comme tant d’autres aux écueils du thème artificiellement plaqué ou d’une accessibilité obtenue au détriment de la richesse ludique.