(Traduction)
"Sigismunsdus Augustus" est un jeu de société de 3 à 5 joueurs. Pendant le jeu, les joueurs contrôlent chacun une famille noble polonaise du XVIème siècle. Le but est d'établir une position politique à sa famille aristocratique dans l'arène internationale de l'époque. Pour obtenir plus de prestige que les autres joueurs et être vainqueur, chaque Maison aristocratique doit combattre pour influencer le Sejm (Diète polonaise), asseoir son autorité auprès des Pays Voisins et maintenir une armée forte et effective.
Les plus prestigieuses familles nobles s'affrontent dans un jeu pour le titre de Magnat dans le régime politique polonais.
Qui relèvera le défi pour la gloire éternelle et son entrée dans les livres d'histoire ?
(Traduction)
"Sigismunsdus Augustus" est un jeu de société de 3 à 5 joueurs. Pendant le jeu, les joueurs contrôlent chacun une famille noble polonaise du XVIème siècle. Le but est d'établir une position politique à sa famille aristocratique dans l'arène internationale de l'époque. Pour obtenir plus de prestige que les autres joueurs et être vainqueur, chaque Maison aristocratique doit combattre pour influencer le Sejm (Diète polonaise), asseoir son autorité auprès des Pays Voisins et maintenir une armée forte et effective.
Les plus prestigieuses familles nobles s'affrontent dans un jeu pour le titre de Magnat dans le régime politique polonais.
Qui relèvera le défi pour la gloire éternelle et son entrée dans les livres d'histoire ?Sigismundus Augustus est un jeu historique et politique à base de mécanisme de majorité, de lutte d'influence, de placement d'ouvriers et de construction de main de cartes, sans mécanique de négociation. Les joueurs revivent les étapes importantes du règne du roi de Pologne, Sigismond II dit Auguste au XVIème siècle en étant des nobles ambitieux qui cherchent à acquérir influence et pouvoir.
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Les avis
10
06/06/2016
A Game of Magnates...
Sous ce titre racoleur se cache le seul jeu que je connaisse qui allie aussi bien gestion (au sens traditionnel du terme dans un jeu de société) et politique sans pour autant céder à la mécanique de négociation. Ne nous y trompons pas : j'adore ce jeu fourbe mais surtout cruel et brutal. De ce point de vue il est des plus thématique : être un aristocrate très ambitieux, gravitant autour du pouvoir royal, n'est pas un rôle de Bisounours !
Car oui, ce jeu est un de ceux que je possède avec la plus forte immersion thématique (à mes yeux, autant que Dungeons Lords que j'affectionne aussi, c'est dire...). Pourtant, quand on voit le plateau principal, on se demande où se trouve ce thème, tellement il est austère et... uniquement fonctionnel...
Pourtant, le thème est bel et bien là, mais dans les actions des joueurs :
- Déposer un de ses jetons sur la case du Royaume de Suède en défaussant une Carte Politique étrangère ? En faisant l'action, on ressent nettement l'impression de voir la délégation diplomatique s'y rendre en notre nom...
- Prendre une Carte Personnalité Politique (comme celle de Waclaw z Szamotul, en français on dit Waclaw de Szamotuly... Merci Wikipédia...) ? Mécaniquement c'est un complément de bonus pour les actions.. De l'autre côté, on voit la Personnalité politique faire partie de notre Cour seigneuriale mais attention, ces Personnalités invitées sont aisément corruptible et peuvent facilement se détourner de nous au profit d'un mécène aristocratique plus généreux financièrement...
- Que dire de la mécanique de vote au Sejm... Magnifique... Chaque joueur dispose d'un marqueur à sa couleur, sur la piste d'influence des deux chambres constituant le Sejm et frappé du symbole de la chambre concernée (la Coupe pour le Sénat et l’Épée pour le Parlement). Sous chaque case, se trouve un chiffre indiquant le nombre de votes auxquels le joueur a droit au moment de la phase de vote : plus le marqueur d'un joueur est à gauche d'une piste, plus il est influent dans la chambre concerné et plus les membres de cette chambre lui octroieront de votes ! A quoi servent ces votes ? à promulguer des lois... et surtout à attribuer les puissants fauteuils d'offices (charges) sénatoriaux...
Le jeu en lui-même se joue en 4 tours (partie courte) ou 8 tours (partie normale) qui vont relater les faits notables du règne de Sigismond II, dit Auguste... qui donne son nom au jeu. Un tour est découpé en 9 phases qui représentent les trois aspects principaux du jeu (aucun n'est négligeable !!), à savoir la politique intérieure (relations avec le Sejm), la politique étrangère (relations avec les pays voisins) et enfin la guerre privée (relations... entre les joueurs !). A chaque début de tour, une carte dite Sejm indique le décret royal qui sera soumis au vote pour le tour : chacun de ces décrets est un de ces faits notables et historiques réels du règne de Sigismond II. Il est à noter que la phase de Vote au Sejm dispose d'une sous-phase de corruption... Encore une fois, c'est très thématique... Car la phrase de Cicéron, Un homme politique incorruptible est seulement plus cher que les autres, n'a jamais été aussi vraie...
Les points de victoire représentent la satisfaction de Sigismond II à l'égard des actions de mécénat et de politique étrangère réalisées par les joueurs (les pays voisins qui "intéressent" le roi sont les seuls à donner des points de victoire mais seulement au joueur qui a le mieux contribué à ces relations diplomatiques).
Ce jeu est très stratégique car une action, prise indépendamment, n'a que peu de poids (même si ça parait parfois brutal) dans le sens où elle ne décide pas du sort de la partie, mais c'est bien la cohérence de l'ensemble des actions menées qui fait la différence entre les joueurs... De la même manière que travailler à obtenir de bonnes relations diplomatiques avec un pays voisin demande du temps...
Pour contre-balancer tous ces superlatifs, le jeu a aussi ses défauts...
1) La règle, en anglais, ne couvre que 80% des informations nécessaires pour jouer car c'est parfois confus... Je rapproche clairement Sigismundus Augustus de son illustre collègue, De Vulgari Eloquentia (que j'affectionne aussi), pour son fort aspect historique, son "poids" équivalent et sa pauvre qualité d'écriture des règles ! Mais la profondeur du jeu et sa richesse valent l'effort de s'y intéresser.
2) La durée de la première partie qui s'approche des 3 heures (sans l'explication...) même pour une partie "courte". Il ne faut PAS se lancer dans une partie en 8 tours pour sa première partie !!
En conclusion, il me reste l'impression de humer cette forte et vieille odeur de cuir de maroquin rouge émanant de la couverture de la boite du jeu (oui, il faut de l'imagination, mais j'en ai...) et la furieuse envie de refaire une partie rapidement (j'en ai déjà sept au compteur).
Manubis.
Il y a deux semaines, une partie de Sigismundus Augustus . Un joueur découvre.
Score :
Joueur Rouge : 44
Joueur Bleu : 42 (Remigrec)
Joueur Violet : 47
Joueur Vert : 32 (moi)
Au début de la partie, ce sont les cartes Personnalités qui me font de l'œil...
Je récupérerai trois Personnalités :
- Jerzy Jazłowiecki. Qui me fait piocher une carte Politique militaire (rouge) bonus en phase de pioche des cartes politiques... Toujours bon à prendre...
- Jan Maria Padovano. Pour le scoring final, il fait scorer jusqu'à 12 PVs selon la position de son marqueur sur la piste de soutien sénatoriale.
- Jan Baptysta Wenecjanin. On ne paye plus pour placer plus d'un Ouvrier sur la case d'action Mécénat (Patronage)
Les deux premières Personnalités, je les récupère au premier tour. Le troisième au troisième tour.
Je constate que mes adversaires ne récupère aucune Carte Personnalité... C'est une maladresse... Puisqu'au moins un joueur( moi) en récupère...
Il m'incombe donc de faire de cette maladresse une erreur qui se paie cash en fin de partie...
Je mijote alors la vieille feinte sur ce jeu... Accumuler les cartes Personnalités pour poser de véritables dilemmes à mes adversaires au quatrième et dernier tour.
On peut appeler cela la Pomme de Discorde...
La technique est simple... Faire entrer en jeu le maximum de Personnalités ouvrant du scoring final (bannière dorée) et chercher à remplir "un peu" les objectifs de ces cartes afin de perturber mes adversaires qui se disent qu'ils devront me les prendre pour ne pas me laisser scorer ces cartes à la fin du jeu... et finissent par gaspiller des actions pour les reprendre... C'est la présence et l'acquisition du Personnage Jan Baptysta qui ajoute de l'efficacité à cette astuce stratégique... Je peux reprendre une Personnalité sans surcoût alors que mes adversaires doivent se ruiner pour ça. C'est pourquoi, je lui mets 3 Ducats dès l'acquisition pour décourager mes adversaires de tenter de me la reprendre trop tôt...
Malheureusement pour moi, mes adversaires se défendent autrement en compensant avec des offices sénatoriales : celles qui affranchissent le joueur du paiement d'une unité militaire et d'autres qui donnent beaucoup d'argent... Toutes leur permettent de marquer pas mal de PVs en cours de jeu... Je suis en retard au scoring mais je reste dangereux grâce à l'énergie potentielle de mon scoring final avec mes Cartes Personnalités... J'essaie de diminuer le nombre d'office de mes adversaires grâce à des Morts de Sénateur bien opportunes... Mais ce n'est pas suffisant...
Tout à coup une lueur d'espoir apparait devant moi...
Le joueur rouge, bien placé au scoring, se lance dans une guerre fratricide contre Remigrec... Une vraie boucherie...
Le vautour que je suis se réveille alors... pour affronter celui qui a le plus souffert... En l'occurence Remigrec... Je gagne et lui prend 6 PVs...
Mes soucis ne sont pas réglés pour autant... Mes adversaires engrangent des sommes indécentes grâce à leurs offices sénatoriales restantes (ils les ont bien choisis) alors que de mon côté, je ne parviens pas vraiment à faire décoller mon économie... ça m'empêche de mettre réellement mon plan à exécution : noyer le jeu avec des Cartes Personnalités...
Cela leur permet de maintenir des troupes puissantes (dont certaines qu'ils ne paient pas), de monter un excellent moteur à Cartes politiques et de se maintenir en tête sur les pistes de soutien au Sejm (Parlement + Sénat) afin d'obtenir des votes : la boucle est bouclée... puisqu'on obtient les Offices sénatoriales grâce à ces votes...
J'ai trop négligé cet aspect qui s'est révélé crucial dans cette partie... ça va me rendre vulnérable dans le dernier tour...
Le moteur de mes trois adversaires leur a aussi permis de peser très lourdement en Politique étrangère, grâce aux Cartes politiques récupérées à l'aide de leur moteur... J'ai réussi à conserver la prérogative de Représentant royal les deux premiers tours et orienter deux fois le scoring de fin de tour sur les pays voisins qui sont à mon avantage... un vrai funambule... où comment passer entre les gouttes de pluie... Ce jeu est aussi passionnant pour ça... Quelle tension...
Arrive le dernier tour... Là, mes adversaires se penchent enfin sur mes cartes Personnalités... Une quatrième carte de scoring final entre en jeu...
Il s'agit de Jakub Przyłuski qui donnent 4 PVs par Office sénatoriale lors du scoring final...
Je peux maintenant revenir sur la Pomme de Discorde...
Pour cela voyons comment fonctionne le Mécénat dans ce jeu :
Quand on fait l'action de Mécénat, on récupère une carte Personnalité disponible de la "Banque" en y mettant la somme que l'on veut (zéro compris) ou en versant un pot-de-vin sur l'une des Cartes Personnages d'un joueur de son choix. Dans ce dernier cas, il faut payer le nombre de Ducats déjà présent sur la carte + 1... Au fur et à mesure des "transferts" de ces Cartes d'un joueur à l'autre, ça peut rapidement devenir hors de prix... Quand ça devient trop cher pour être tenté, j'appelle ça "verrouiller" une Carte Personnalité.
Le problème que je pose à mes adversaires est le suivant... si on me laisse la carte, je score 8 PVs en plus des autres Cartes en ma possession (ce qui me donne largement la victoire) mais si on me la prend, je peux la reprendre mais sans trop m'appauvrir grâce à Jan Baptysta... On voit le problème : pour réussir à faire de sorte que je ne la possède plus, il faut un second paiement encore plus cher... Bref, le joueur qui prend une Carte Personnalité en premier est en situation de force...
De plus, j'ai prévu le coup : je disposais depuis le deuxième tour d'une carte Politique intérieure qui me donne un ouvrier supplémentaire dans la phase d'actions (je dispose donc de quatre actions) que j'ai bien sûr jouée ce tour au préalable... De ce fait, je joue la dernière action de cette phase... j'aurais le dernier mot... Le problème que je leur pose est donc de taille...
Mes adversaires délibèrent à voix haute de la marche à suivre pour me contrer... Pas facile... La tension est à son paroxysme...
Le joueur Violet, premier joueur, récupère Jakub Przyłuski en prenant bien soin de calculer au Ducat près la somme minimum à y mettre pour la "verrouiller", le joueur rouge se décide à me prendre Jan Baptysta pour m'enlever mon atout majeur dans la récupération des Personnalités, il paye le prix fort pour ça... De mon côté, je récupère de l'argent deux fois pour contre-attaquer mais je commets une erreur incroyable et stupide... je pense avoir le temps et récupère des Cartes Politiques intérieures pour le vote à suivre dans la phase suivante au lieu de remonter au soutien pour m'assurer les 12 PVs de Jan Maria Padovano !!! Le joueur rouge en profite aussitôt pour me la prendre, je la lui reprend mais ne score rien !!! La tension a été trop forte... j'ai craqué et oublié de vérifier s'il avait assez d'argent... je me suis pris les pieds dans le tapis au dernier moment car je voyais bien que j'avais du mal à défendre tous les fronts...
Et zut ! Quelle étourderie !!!
Conclusion :
Lors du debriefing final, les joueurs ont pu noter l'importance des cartes Personnalités qui peuvent renverser la situation en fin de partie si on a sous-estimé la puissance de scoring de ces cartes. Dès qu'un joueur s'y met (à récupérer des cartes Personnalités), les autres aussi doivent s'y mettre sous peine de ne pas suivre au score final... Cet aspect est moins prépondérant dans une partie en quatre tours par rapport à une partie en huit tours et c'est pourquoi, il est important d'avoir un peu d'expérience pour tenter le jeu "normal" en huit tours.
Par expérience, je veux dire avoir fait au moins une partie qui a permis de comprendre l'importance de faire entrer des cartes Personnalités en jeu pour le scoring final.
Encore une très belle partie d'un jeu qui a tenu toutes ses belles promesses ludiques. Ce jeu n'en finit pas de m'éblouir : plus j'y joue, plus j'ai envie d'y rejouer...
a++
Manubis.