Découvert il y a peu, ce jeu a instantanément capté mon attention - et brisé ma volonté - par son thème et sa direction éditoriale, tous deux annonciateurs de partis pris aussi stimulants que rafraîchissants; alors je l’ai embarqué aussi sec, et voici ce que j’y ai trouvé:
- Il s’agit de survivre à une course au sommet, allé et retour s’il vous plaît, en solitaire, en compèt’, ou en coopérant as a team (voire même équipes contre équipes avec l’extension qui va bien), en gérant ressources vitales, équipements, et santé physique au gré des avalanches d’évènements catastrophiques qui vont s’abattre sur les cordées (dont un Yéti, avec l’extension qui va bien).
- Pour progresser vers le sommet on pose des tuiles depuis une main de trois, de façon à ouvrir une voie la plus rapide et sécurisée possible - et aussi pour emmerder les autres si cela s’impose.
- On joue un ou une alpiniste doté d’une capacité spéciale et de stats personnalisées, qui lui assigne donc forces et faiblesses liées au gameplay.
- C’est correct en solo ou à deux mais bon, le mode coopératif et son système de Sherpas est super, le mode compétitif et son système de Karma est super cool, le mode équipe(s) contre équipe(s) aussi. On peut moduler la difficulté de plusieurs manières et il y a un nombre confortable de personnages et de cartes pour assurer le renouvellement des situations de jeu. C’est donc pensé pour être modulable et ça tient plutôt bien la route.
- Le matériel vaut le détour à plus d’un titre: il est solide, très ergonomique, et soutenu par le travail graphique stylisé d’un certain Jordan Danielsson, dont les épures et le style « mauvais genre » trahissent l’influence street art et évoquent le travail de Jamie Hewlett (avec Gorillaz). Une création éditoriale bien fignolée qui ne veut pas plaire à tout le monde et propose quelque chose de singulier, voire de légèrement décalé - je dis chapeau.
Et le jeu est plutôt bon, car assez équilibré - même s’il peut osciller entre l’excellent et le répétitif en fonction des configurations et… des joueurs - mais quoi qu’il en soit attention: OK on gère des stats, une pénurie systémique, des placements et des déplacements, mais tout le rythme (et le sel) d’une partie repose sur l’imprévisibilité des évènements qui sont piochés à la fin du tour de chaque joueurs dans 80% des cas (c’est un dé qui décide), alors l’affaire est entendu: Sommet n’est pas du tout un jeu de planification stratégique, Sommet est une course de survie volontiers tactique où règne la loi de Murphy, parce que c’est marrant et que c’est vaguement raccord avec le thème.
Cas typique de jeu pour « initiés » plutôt que pour « experts ».
Dans cette catégorie en tout cas, ça vaut le détour.