Lorsque j'ai découvert, d'abord Lost Cities puis Schotten Totten (que je vous recommande d'ailleurs tellement il est bon), je n'ai quasiment eu qu'un seul regret : ne pouvoir y jouer qu'à deux. Heureusement, notre bienfaiteur Reiner Knizia est passé par là et nous a concocté Tabula Rasa.
S'il reprend en gros les principes que j'ai adorés dans Schotten Totten, à savoir obtenir la majorité / la meilleure enchère sur des bornes qui deviennent des royaumes ici, il rajoute, outre la possibilité de jouer à 3 ou 4, une valeur différente selon le royaume convoité, ce qui fait une grande différence, d'autant plus que l'auteur, très intelligemment comme toujours d'ailleurs, attribue des bonus pour inciter le joueur à ne pas se concentrer sur les royaumes apparemment les plus lucratifs.
A quatre joueurs, on joue en équipe, ce qui est vraiment assez novateur pour ce type de jeux en essayant de contrer l'équipe adverse sans pour autant connaitre le jeu du partenaire (un peu comme dans des jeux de cartes plus standard type belote ou bridge).
Les parties sont courtes, vives, et assez calculatoires pour qui le souhaite, car tout peut se résumer à une question de probabilité de toucher telle ou telle carte, comme c'était déjà le cas à Schotten Totten. Rassurez-vous toutefois, si vous n'aimez pas les probabilités et les statistiques, rien ne vous force à jouer de la sorte, et vous vous amuserez tout autant. C'est vraiment cet aspect que j'apprécie dans Schotten Totten et Tabula Rasa, cette capacité de se laisser guider par la chance ou bien de tout rationnaliser comme au Back Gammon.
En conclusion, Tabula Rasa, c'est le Schotten Totten à 3 ou 4, et sous mon clavier, cela veut dire un jeu excellent que l'on peut jouer aussi bien entre spécialistes / puristes qu'avec des enfants ou des personnes qui n'auront pas envie "de se prendre la tête" avec des probabilités.
Encore un must de Reiner Knizia !