La Pyramide d’Horus est un jeu de plateau avec figurines de Frédéric HENRY et Guillaume BLOSSIER. Il s’inscrit dans la minisérie – elle compte deux épisodes - « The Adventurers » et a été éditée en France après « Le Temple de Chac ».
Le temple de Chac était un jeu fun et introduisait un système de charge (le poids en trésors emportés ralentissait le joueur) système cher à l’auteur et ma foi déjà relativement épatant. Le jeu était en revanche un peu alambiqué en ce qu’il comportait cinq « obstacles » ou « objectifs » chacun répondant à une règle particulière. La richesse et la diversité des « systèmes » pouvait, aux yeux de certains, passer pour de la complexité liée aux ambitions narratives ( !). Et il était donc plus difficile d’y faire adhérer les joueurs les moins assidus.
Dans la Pyramide d’Horus, on retrouve le système des coefficients de charges auxquels on ajoute également les blessures. Il est vrai que porter des trésors et être blessé oblige à se déplacer plus lentement. Logique et fun ! Mais ce second opus (pas de troisième annoncé ?) est comme une épure du précédent, débarrassé du superflu, il en devient beaucoup plus fluide et complètement fun. Très homogène, une véritable réussite.
Il n’est pas ici question d’une course en ligne droite, mais de salles formant presque un seul et grand espace. On avance, on fouille dans le sable, les gravats ou le bassin aux crocodiles, on tente d’ouvrir les sarcophages. Ce sont les dalles tombant du plafond au hasard à chaque tour qui font office de mise en pression. Les momies aussi se déplacent et tentent de mordre les aventuriers.
Les illustrations sont très chouettes et collent parfaitement à l’ambiance de fantastique Egyptien version Hollywood. Le matériel est bien réalisé, les cartes sont belles et les figurines sont de qualité. A peindre, elles constituent un challenge pour les myopes car elles ne sont pas bien grandes, mais quelle régal de jouer en couleur !
Le grand plus : Les auteurs signent avec ce jeu un vrai jeu de « plateau » ! En ce sens que le « plateau » est un élément réel de la mécanique de jeu. Il n’est pas réduit à une piste de score ou à un décor à traverser. La mécanique est à la fois simple (les pierres, les momies) et très efficace. Du haut très relatif de ma petite expérience de joueur, utiliser réellement le plateau n’est pas si souvent et pas toujours aussi réussi que dans cette Pyramide d’Horus. Bravo !
Pas de stratégie, peu d’effort cérébral hormis une vision probabiliste ou lire dans le marc de café pour évaluer le reste des tours avant la fermeture de la pyramide. Beaucoup de chance ou de malchance, mais après tout, nous sommes dans une pyramide, lieu des plus hautes malédictions et où rien, jamais, ne se passe comme prévu. Le jeu est donc simple et fun, familial et pour peu que votre famille ou votre groupe d’amis y mette ce qu’il faut de rôle-play très léger, vous passerez un moment merveilleux et intense !
J’ai comme beaucoup d’entre nous versé mon obole en avance sur le projet CONAN. N’ayant pu encore le tester, cette Pyramide d’Horus est de bonne augure sur la qualité du prochain jeu à base de barbare musclé et de slip en fourrure de Frédéric HENRY, jeu que mes étagères attendent déjà avec impatience. Cet homme là (et n’oublions pas Guillaume BLOSSIER) est capable du meilleur !