Joué avec la 2nde édition, avec et sans extension française.
On aime ou on aime pas le vert/marron, mais je trouve les graphismes des tuiles et du plateau très belles. La première surprise vient de la taille des figurines, beaucoup plus petites que les figurines de Mémoire 44. Donc un peu dur de retrouver la belle sculpture vue en gros plan des originaux, mais au final elles font bien le job, et chacune se distingue bien en fonction de sa spécialité, dans la boite de base et l'extension, par des positions très variées de chacune. Au final là encore une réussite. Léger soucis malgré tout sur certaines figurines très légèrement abimées à la découpe en usine, et quelques petites "carottes" résiduelles. Ah oui, la nouveauté c'est que dans cette 2eme extension on n'a plus besoin de dégrapper les figurines soit même!
Très bonne sensation de jeu, la mise en place est toujours un petit investissement de temps, mais la durée de jeu me parait plus importante que sur mémoire 44, ce qui évite l'impression d'avoir passé plus de temps à installer qu'à jouer. Ici la progression des troupes semble plus lente (moins de chars!) et du coup la pression montre crescendo de part et d'autres, les cartes combats ajoutent du sel et du rebondissement à chaque tour, et surtout beaucoup aussi dans le tour de son adversaire. Donc même si on est observateur pendant le tour de son adversaire, on peut très souvent être acteur, voire parfois être celui qui joue le plus (une petite combinaison commandement "messager tué"+combat "tirer le premier" !). Les cartes commandements permettent effectivement aussi d'être jouées pendant le tour de l'adversaire.
Au final un rythme de jeu soutenu, sur une durée ni trop courte, ni trop longue (l'objectif de 5/6 médailles pour victoire limite la durée de la partie).
Les scénarios sont proposés dans un ordre chronologique qui permettrait de jouer en campagne. Hélas point de règle de campagne à l'horizon! C'est un petit regret qui empêche le 10/10. Plus qu'à espérer qu'une petite communauté fasse vivre des variantes et des règles de campagne tout comme ce fut le cas pour le grand frère Mémoire 44.
Conclusion : un hit!
La rédaction des règles est moyenne : quelques redites et longueurs... Les figurines en plastique dur sont difficiles à dégrapper sans casse. Elles ne se sont pas facilement reconnaissables entre elles et pourraient être plus différenciées. Il faut en monter certaines, ce qui demande des doigts fins et de la colle forte. C'est du matériel de figuriniste, peut être pas totalement adapté a un usage ludique.
Bref, il y a un bon potentiel de progression comme on dit en novlang manageriale.
La carte, les éléments de décors, les divers jetons sont en carton épais de qualité.
J'apprécie les choix éditoriaux et graphiques. Cette guerre fut une horreur, l'éditeur ne la rend pas glamour. C'est honnête.
Et voilà, c'est du "mémoire 44" like.
Les différences sont nombreuses. Il y a des unités d'infanterie spéciales : mitrailleuse, mortiers, grenadiers. On retrouve des cartes tactiques classiques et aussi des cartes de combat qui augmentent les possibilités. Ces cartes s'activent avec des points d'état-major qui se gagnent pendant les combats. Les mécanismes sont ceux des points de mana de Battlelore.
Les joueurs disposent aussi d'une artillerie hors carte qui s'active comme une unité normale et en payant en point d'état-major.
Pour le gameplay, il y a un clair avantage au défenseur. Sortir la tête des tranchées ne se fait pas sans pertes. Un assaut, ça se prépare ! On est bien dans l'ambiance, toute proportion gardée. C'est lourd, angoissant, mais c'est le but. C'est réussi.
Je suis un fan de Memoire 44, de Battlelore 2, de Battle Cry... J'aime logiquement aussi celui ci. Il offre de nouvelles possibilités, une autre ambiance, un autre mode de réflexion.
Les extensions "chars" sont un plus ... indispensable ! Le matériel y est superbe, il y a plein de scénarios complémentaires.
A jouer en chantonnant "Ma p'tite Mimi, ma mitrailleuse", chanson écrite par un civil, sans oublier "La Chanson de Craonne", écrite par un de ceux qui y était.