Je tarde un peu à répondre à cette sympathique critique (1 an) mais comme ce n’est pas le rôle supposé de l’auteur de critiquer le critique je me bornerai à donner une information ou plusieurs…(je suis probablement quelqu’un de « borné » !). Si d’aventure vous deviez sortir le pastis et changer votre accent à la vue d’une boite de tomette marseillaise, sachez que vous faites fausse route : il n’y a que pour les accros aux stéréotypes que le nom tomette marseillaise évoque cela, pour les autres et en particulier pour ce qui connaissent un peu Marseille , cela évoque un carrelage très typique de notre citée phocéenne qui est en hexagone ! (en vérité la vrai tomette de Marseille est fabrique à Salernes dans le var) Ensuite, j’essaye de faire des jeux pour ce qu’ils sont et surtout pas pour ce qu’ils peuvent paraître : si vous n’avez pas compris à la vision du dessin qui est présent sur la boite (anti-marketing que je revendique) qu’il faut calculer, c’est qu’un problème de visibilité ou de vision se pose, mais je n’ai pas réussi à trancher sur la question : voir ou être vu ? et encore moins sur : expliquer et être compris ! Je suis auteur et c’est volontiers que je m’expose donc à la critique, si je n’acceptais pas cela je ne serai pas digne, à mon sens, d’oser faire quelque chose de nouveau. Que quelqu’un mette du temps à calculer que 8+2 = 10 et qu’il ai des difficultés dans le repérage spatial que ce jeu favorise, sont des éléments que je ne peux maîtriser. En revanche proposer un jeu où le joueur à la possibilité d’aiguiser son analyse et d’éventuellement trouver une certaine magie dans l’arrangements des chiffres au point d’éprouver une émotion presque poétique dans cette construction, cela oui, c’est dans mon domaine d’auteur. Ce jeu vie sa vie et rencontre tous les jours son public, et c’est pour lui que j’amène cette dernière information : une deuxième règle est disponible pour ce jeux.
Les conditions de pose des tommettes sont identiques et au lieu de repérer des lignes dont j’additionnerai les extrémités, il s’agira beaucoup plus simplement de trouver des tierces à faire pour ne pas piocher et donc gagner. (une tierce est une suite logique de trois chiffres : 1-2-3 par exemple ou 7-8-9 etc..) Le fameux zéro, qui pourtant fait aussi 5 quand on l’additionne à 5 et qui généralement me permet toujours de faire 10 ou 15 quand je le joue bien, c’est ce qui fait la différence entre les joueurs, devient un élément constituant de la tierce en se positionnant entre le 9 et le 1 (9-0-1 est une tierce)
Cette règle est disponible gratuitement à tous ceux qui m’en feront la demande et consultable sur mon site internet.
Cela dit ce jeu est un jeu de domino avec l’ambition d’un jeu de dominos, ce que certains autres critiques ont compris (professionnels oserais-je dire et doté d’un sens de la mesure et de la responsabilité recommandés quand il s’agit d’émettre une opinion à destination du public dans son sens large)
Pour ma part , en tant qu’auteur m’ intéressant aux jeux des autres auteurs, j’ai compris depuis longtemps que la question n’est pas de savoir si un jeu est bon ou pas,(quel prétention de ma part de me poser cette question !) mais de savoir si ce jeu me plait ou non ! Et je dis « JE » m’ennuie et pas « ON » s’ennuie, d’autant que beaucoup d’amateurs de dominos ne trouvant pas le souffle qu’ils cherchent dans le concept triangulaire trouvent un intérêt certain dans le concept « double hexagonal », ce qui n’exclu pas le bien fondé du triangle. Si je faisais le jeu le plus nul que je puisse considérer, que je fasse jouer les gens les plus bêtes que je puisse trouver ( à mon sens évidemment qui n’est sûrement pas le votre), et que ces gens jouent et s’amusent, j’aurais œuvré dans le bon sens et mon objectif aurait été atteint si tel était mon objectif. (pourquoi ces gens n’aurait-il pas le droit de jouer ? et où a t on vu qu’un jeu ne servait jamais à rien ?) Quand je fais un jeu, je cherche un public, souvent la famille, et tout l’intérêt de cette aventure est là : la rencontre entre le jeu et son public va-t-elle avoir lieue ? (pour la tomette, je peux vous assurer que oui) Ce public n’est pas nécessairement l’immense majorité des consommateurs !(sinon ma stratégie commerciale serait pour le moins différente) bien au contraire, je prêche pour la diversité qui assure la richesse culturelle du jeu et je comprends très bien, cela me réconforte même, que quelqu’un ne puisse ne pas aimer mon jeu. J’explore les différents domaine du jeu, donc je sers les différents type de public. Cependant je m’impose de concevoir des formes, des concepts ou des mécanismes pour le moins originaux. Au fond, c’est l’art qui est aisé et la critique difficile et pas le contraire, je serais donc indulgent avec Jeannot qui m’a au moins accordé une critique donc une attention, ce qui n’est pas le cas de tous les jeux faisant parti de sa grosse collection. Si la tomette a au moins servi à faire réfléchir quelques lecteurs, j’en serait fort satisfait, encore plus si c’est quelques critiques et quelques auteur. Pour ma part j’ai longuement mûri mon sujet avant de me lancer dans ces quelques commentaires. Encore merci Jeannot.
Salutations
Serge Bouquet