Undaunted est une série de wargames au game design novateur. Le parti pris de l’auteur est ici de rendre compte des rôles particuliers de chaque unité (une unité de fusiller n’entrera dans une zone que si une unité d’éclaireur l’a reconnue auparavant, les mitrailleuses lourdes peuvent faire des tirs de suppression…) en s’affranchissant de certaines règles un peu fastidieuses qu’on a tendance à retrouver dans la plupart des wargames tactiques. Le choix le plus clivant est sans doute l’absence de ligne de vue et de règle d’élévation de terrain. Ici chaque zone de jeu (représentées par de grandes cases carrée plutôt que par de petits hexagones) est caractérisé par un bonus défensif, et chaque case de distance lors d’un tir ajoute un malus de +1 au dé. Personnellement les règles de ligne de vue et d’élévation de terrain m’ont toujours paru fastidieuses et assez peu élégantes, aussi je suis ravi du système proposé dans Undaunted, qui fonctionne très bien. Le jeu est un card driven, où l’on construit son paquet au fur et à mesure de la partie, en privilégiant les unités qu’on voudra voir activées le plus souvent. Chaque carte spécifie les types d’actions qu’une unité peut entreprendre. Les leaders sont gérés via les cartes, seuls les squads sont représentés sur le terrain. Bref, ce système joue la carte de l’abstraction au profit de la jouabilité.
Le matos est très agréable, ergonomique, les illustrations un peu naïves ne plairont pas à tout le monde, mais la lisibilité est au rendez-vous.
Le jeu est très fluide, les parties sont assez rapides, compter 1h30, mais chaque tour est riche de décisions à prendre (quelle unité activer, pour aller où, pour faire quoi…).
A noter aussi le système de « brouillard de guerre », géré via des cartes qui viennent polluer le deck, à mesure que l’on explore de nouvelles zones, et que les éclaireurs peuvent choisir de défausser (ces mêmes éclaireurs peuvent également choisir d’envoyer des cartes brouillard de guerre dans le deck adverse).
La boîte comprend une dizaine de scénarios, tous différents les uns des autres, qu’on peut lier entre eux en mode campagne. Ils ont une bonne rejouabilité, car au-delà du facteur aléatoire de la pioche et des jets de dés pour les combats, il y aura toujours plusieurs tactiques différentes possibles pour remplir les conditions de victoire. Dans certains cas, plutôt que de s’enliser dans des escarmouches meurtrières aux résultats incertains, on préfèrera tenter de prendre de vitesse son adversaire.
En résumé j’ai trouvé ce système original et convainquant. On s’éloigne de l’aspect simulationniste des wargames sur carte traditionnels, mais on a un système très bien ficelé, très fluide, moderne, intelligent, et qui rend tout de même compte des spécificités des unités, sans s’encombrer de règles trop spécifiques.