On a l’habitude que les jeux de deck-building proposent avec un simple paquet cartes une expérience mécanique voire thématique inattendue d’un matériel aussi simple. Volfyirion le confirme parfaitement en faisant même abstraction des fréquents jetons ou marqueurs pour se contenter de 136 cartes au même format et d’un assez imposant meeple Grand Dragon, réunies dans une boîte compacte et pourtant bien entourées de mousse.
136 cartes, cela pourrait sembler bien pauvre, si Volfyirion n’était pas un jeu de duel, et ne proposait de surcroît pas six types de cartes différentes, toutes présentes en seulement un ou deux exemplaires, plus cinq modules afin de compléter un titre déjà fort stimulant, grâce à la dizaine d’actions réalisables au moyen des cinq cartes maximum que l’on pose à chaque tour.
Très rapide à mettre en place, Volfyirion s’avère de surcroît d’autant plus intuitif qu’il est entièrement non-textuel, et fonctionne avec un nombre limité de pictogrammes. Ses illustrations ont ainsi été aussi soignées pour leur lisibilité mécanique que pour leur charme graphique, puisque les superbes dessins de Travis Anderson font beaucoup pour convoquer l’univers de Mysthea que Tabula Games développe sur de nombreux succès.
Quand on commence à en mesurer la profondeur, on découvre avec grand plaisir les modes qui viennent grandement en diversifier l’appréhension, avec la possibilité de le jouer seul, en coopération voire en deux contre deux avec une deuxième boîte, et bien entendu une extension qui ajoute sa petite touche au jeu et transfigure l’objet.
Comme premier jeu que je découvre de Tabula Games, je suis assez conquis par leur capacité à livrer une oeuvre aussi dense, tant en termes de matériel, d’univers que de règles, et si cela accroît ma curiosité pour toute leur gamme Mysthea, je me réjouis particulièrement que leur prochain titre, Sanctuary: The Keepers Era, se place dans la continuité au moins formelle de ce Volfyirion.
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