La tachtichotti del signor au grandé chapeauType de jeu : Où on peut se poiler (pas se dépoiler, non, qu’allez-vous penser là) Nombre de parties jouées : 5 Avis compendieux : Leonardo de Vinci n’est pas un jeu qui brille par son originalité au niveau des mécanismes : on se bat, avec un mécanisme de type majorité, pour récupérer des ressources, qu’on peut mettre dans un four (les laboratoires) pour en tirer des points de victoire, le tout en dépensant des sortes de points d’action (l’homme au chapeau et ses lutins, voire les automatitottis) pour faire tout ceci et d’autres choses encore, comme d’aller récupérer de futurs points d’actions. A noter que les points de victoire sont ici l’argent qui permet de récupérer ses diverses ingrédients, ce qui fait qu’il faut savoir le dépenser avec discernement. Mais ces mécanismes sont réellement bien agencés entre eux, pour donner, à mon grand étonnement alors, un jeu qui a une vraie personnalité bien à lui. Clarté des règles (4) : Si je me souviens bien, j’avais lors de ma lecture des règles glanées sur internet sans matériel sous les yeux eu quelques petits problèmes de compréhension, mais rien de bien méchant. Une fois le matériel en place, tout est clair. Mais il me semble qu’il y a une petite ambiguïté quelque part. Qualité du matériel (4) : Autant vous dire que j’ai la boîte dont l’illustration a été réalisée par Mike Doyle (un peu tordue d’ailleurs, la tête du père da Vinci, dessus. Bref. Pour ce qui est du reste, le plateau est plutôt pas mal, même si les aspects graphiques servant le jeu lui-même le dénaturent un peu, mais bon, faut ce qu’il faut, hein. Ensuite tout le reste est aussi de facture classique, avec des pions en bois pour l’homme au chapeau et pour ses petits lutins qui ont un air de déjà vu, des pions en cartons pour les automates qui sont plutôt marrants avec leur rondelet ventre de barrique (le recyclage, déjà, à l’époque, sacré Léonard, toujours en avance de quelques siècles), et les laboratoires, plutôt pas beau, mais les laboratoires, pour les gens qui auraient eu l’occasion d’y user leurs fonds de culotte à un moment ou un autre de leur vie, c’est rarement une bénédiction pour les yeux. Le point noir, ce sont les aides de jeu. Elles sont en quatre exemplaire, soit une de moins que le nombre maximum de joueurs. Ça passe encore. Eggertspiele nous gratifie souvent de ce genre de mesquinerie de bouts de chandelle. Mais là où c’est plus ennuyeux, c’est que ces aides de jeu sont recto verso, ce qui fait qu’en fait, il n’y a que deux aides de jeux, certes imprimées des deux côtés, mais ce n’est guère utile. En plus, c’est écrit en tout petit. Et ces aides de jeu, en fait, elles sont plutôt utiles pour prévoir ses petits achats en ville. Reflet du thème (3) : Euh, je me suis rendu compte que j’avais déjà fait un avis sur Leonardo da Vinci ; honte sur moi. Alors revoici ce que j’avais écrit alors : Je ne sais pas trop comment fonctionnait la recherche au temps de Léonard de Vinci, mais cela m’étonnerait que l’on commandât des inventions aux inventeurs, comme ça, pouf, faites moi un avion s’il-vous-plaît monsieur. Parce qu’en fait, là, le vrai inventeur, si on considère qu’un inventeur est celui qui a une idée originale et non celui qui la réalise, c’est finalement le prince, non ? Le prince qui en outre, non content d’être le vrai génie du jeu, va en personne faire le tour des boutiques pour servir les ouvriers qui attendent en file indienne derrière le comptoir selon le principe des plus nombreux-premiers servis, et non du premier arrivé-premier servi (on peut expliquer cela en supposant que la rareté des matériaux donne lieu à des algarades dans les échoppes et que les plus nombreux gagnant, ils se mettent en premier dans la file ; belle mentalité), ce qui est assez irréaliste bien sûr : non mais vous voyez le prince d’une vile s’adresser à un vil disciple en lui disant « Et avec ça, qu’est-ce que ce sera ? » ; alors l’autre répondrait : « Oh, ben je reprendrai bien encore un p’tit bout de ferraille, mon bon monsieur » (s’adresser de la sorte à son prince, mais que fait la police ?) ; ce à quoi le susdit prince rétorquerait : « Ah ben je suis désolé, mais je vais d’abord servir les gens à l’œil poché et les prix vont monter entre-temps ». Pas réaliste du tout, ça. Et puis les disciples, parlons-en, des disciples : contrairement aux ouvrier de Caylus, on ne les paye pas, mais au contraire, on leur donne des sous pour aller faire les commissions. Ils ne mangent donc pas, ces pauvres disciples ? On peut en utiliser autant qu’on veut, c’est le même prix : ce n’est que lorsqu’on les recrute qu’on leur fait miroiter des sous, et encore il n’est pas certain que ce soit eux qui en voient la couleur (ils se font sans doute en réalité avoir par leurs futurs condisciples : venez avec nous, on s’éclate grave, enfin, vous connaissez la chanson). Ce n’est pas très réaliste, tout ça ; quoique ; ça représente peut-être l’exploitation des gens dans la recherche ? Bon, d’accord, en fait, il est très réaliste, ce jeu, d’accord, vous avez gagné. Et puis, bon, quand même, les inventions, encore elles, ils croient que c’est un truc qu’on met à cuire dans un four, et que quand c’est prêt ça fait ding et qu’on n’a plus qu’à le démouler ? Et le génie, dans tout ça, où qu’il est, hmm ? Un petit rajout : ce qui est réaliste, c’est que les automates n’aillent pas faire les courses en ville. Vous voyez un automate portant un cabas avec des fanes de poireaux dépasser, vous ? Il aurait l’air cnon. Et puis comment voudriez vous qu’il discute les prix (oui, en Italie, on doit forcément discuter les prix) en parlant avec les mains (oui, parce qu’en Italie bien évidemment, non seulement on discute les prix, mais c’est forcément en parlant avec les mains) ? Avec ses bras tout raides ? Alors bien sûr qu’il reste au laboratoire, l’automate, pas fou. Avis comportant ratiocinations et autres superfétations : A la sortie de ce jeu, on en a beaucoup parlé, certains l’ont encensé, à juste titre et puis, la folle course des sorties aidant, on n’en a plus guère entendu parler. J’ai fait mes premières parties avec des joueurs qui n’y ont pas accroché, je ne m’explique pas trop pourquoi, vu que c’est plutôt leur type de jeu et, de fait, lors des parties que nous avons faites, je pouvais faire un peu les actions que je voulais, ce qui est un peu frustrant. Puis, poussé par une sorte de doylite aiguë, j’ai acquis la version Doyle et ai voulu la rentabiliser, ce qui m’a permis d’en refaire une partie, à cinq, qui a montré tout le sel de ce jeu. En plus, la bonne humeur aidant, contrastant avec une certaine morosité de la quotidienneté de l’époque, cette partie fut on ne peut plus animée et sympathique, on s’est marré comme des bossus en enchaînant jeux de mots et calembours ; dont je ne me rappelle plus pour la plupart et qui sortis de leur contexte, tomberaient sans doute à plat du reste. Les automates y étaient pour beaucoup à ce que je me rappelle et l’explication des règles elle-même fut très agitée, gage d’une bonne partie à suivre (entre gens de bonne compagnie). Bref, je m’égare. Sur ces entrefaites, quelqu’un a demandé, sur le forum, ce qu’il en était, si LdV conservait toujours, après quelques longs mois, son crédit. Il semblerait que oui et que, si l’on n’en parle plus guère, c’est uniquement que la roue tourne, et que l’on ne peut pas parler de tout. Alors, a-t-il sa place au panthéon des Puerto Rico et Tigre & Euphrate, je n’en sais rien, d’aucuns jugeront que oui, d’autres que non, je n’ai malheureusement pas assez de parties pour le dire. Mais il s’agit assurément d’un très bon jeu « à l’allemande » (à la sauce italienne cela dit), qui fait une très bonne synthèse de mécanismes existant par ailleurs.
Il manque la cryogénie comme inventionType de jeu : Dont au sujet duquel à la lecture des règles on trouve un air de déjà vu, mais qui a finalement une personnalité bien à lui. Nombre de parties jouées : 4 Avis compendieux : Bon, les gens chez lesquels j’ai pratiqué ce jeu n’aiment pas trop, peut-être bien parce qu’ils n’arrivent pas à s’en dépatouiller (j’ai pas dit que c’était des débiles, ils gagnent à Louis XIV, Puerto Rico, Goa, Caylus et tout, c’est dire, quand même), alors du coup je n’ai pas pu approfondir le sujet plus que cela. Mais l’impression qu’il m’en reste est celle d’un jeu malin, finalement assez original (à la lecture des règles, je n’avais pas été spécialement enthousiasmé, contrairement au susdit gens chez lequel j’y ai joué ; comme quoi), avec un ensemble de petits mécanismes bien agencés entre eux : la pose des ouvriers, très opportuniste, très vile aussi parfois (moins à trois où cela reste relativement tranquille, plus à quatre forcément, et à cinq, je n’ai pas essayé, mais ça doit commencer à devenir chaud les marrons comme disaient les jneunes d’il y a quelques années (aujourd’hui, ils disent plus volontiers « tendu du string je crois »)), qui repose à merveille sur le principe qui fait le bonheur\* des jeux allemands, la frustration de ne pouvoir faire que peu de choses alors qu’on en a tout un tas à faire (assurer le coup quelque part en mettant plein d’ouvriers ou se mettre un peu partout ?) ; la pose de l’ouvrier en chef, qui rajoute un plus indéniable de bluff à cette phase ; la cuisson des œuvres dans le four du laboratoire ; le choix des inventions, avec anticipation possible si on a eu les faveurs du conseils… La gestion à long terme de sa partie, l’anticipation, sont fondamentales et requièrent sans doute quelques parties pour pleinement apprécier le jeu : anticiper sur les commandes à venir, sur les améliorations de ses laboratoires, sur sa main-d’œuvre, bref, c’est encore un jeu où il faut être au four et au moulin en même temps (et ce n’est pas simple, hein, disciple ?). C’est un jeu auquel on se laisse facilement surprendre par l’arrivée de la fin de la partie. On peut trouver des points communs avec Caylus : pose des ouvriers sur une sorte de parcours (avec ici bien sûr la grosse différence du principe de majorité), résolution des effets dans l’ordre du parcours (sans le mécanisme vicelard du prévôt et du bailli, originalité de Caylus, qui, si elle avait été reprise ici eût sans doute donné un plagiat (je me demande s’il ne se cache pas un anacoluthe dans cette phrase)), résolution d’effet spéciaux (je veux dire le château ou les laboratoires, pas les effets spéciaux comme à la guerre des étoiles, non) avec ici une petite enchère éventuelle, alors qu’à Caylus un système de faveurs (d’aucuns diraient « gâterie ») vient pimenter le tout, bref, pas mal d’analogies à première vue, mais au final, la gestion du jeu ne fait pas appel aux mêmes ressorts et icelui reste vraiment original. Ah oui, tiens, encore une chose, et c’est une différence fondamentale avec Caylus : cela fait partie des jeux de gestion où on investit ce que l’on cherche à acquérir (les sous, ce qui n’a rien de très original) pour en gagner plus : ici, en début de partie, on va avoir tendance à claquer tous ses sous (gare cependant à être à cours de liquidités) pour pouvoir acquérir des matériaux. A Caylus, on gagne des points de victoire sans en perdre jamais, et on les gagne en faisant tout un tas de choses, les sous ne sont qu’un moyen parmi d’autres. Bon, mon avis compendieux est beaucoup trop long, alors je serai privé d’avis comportant ratiocinations et autres superfétations, voilà, bien fait pour moi, vilain bavard incontinent du clavier. \* Drôle de notion de bonheur, j’en conviens volontiers. Clarté des règles (4) : Elles sont relativement courtes et synthétiques, on comprend à peu près tout par une simple lecture, même sans le matériel sous les yeux. Quelques ambiguïtés pas bien méchantes peuvent gêner lors des premières parties. Le jeu étant très fluide, l’explication des règles est quant à elle assez aisée. Bien veiller néanmoins à attirer l’attention sur les derniers tours, spéciaux puisque abrégés (ce sont de « faux » tours, puisque tout est quasiment joué), la nécessité de les anticiper et le fait que la fin de partie arrive très vite. Comme dit, la lecture des règles ne m’avait pas spécialement enchanté, je ne saurai trop dire pourquoi, j’avais eu une grosse impression de déjà vu qui n’est pas forcément justifiée après l’avoir pratiqué. Qualité du matériel (4) : Pas grand-chose à redire, si ce n’est que l’aide de jeu, recto-verso avec la même chose écrite au recto et au verso, ça m’a toujours laissé pantois. A quoi cela sert-il ? me demandé-je. Aujourd’hui encore, je n’ai pas trouvé d’explication. Les cartes, le plateau sont plutôt jolis (mais bon, les goûts et les couleurs, ma p’tit’ dame). Le matériel est du reste fonctionnel (souvent on dit fonctionnel comme euphémisme pour dire moche : ce n’est pas le cas ici), ce qui explique la fluidité du jeu. Bon, d’un autre côté, le plateau est à peu près aussi utile qu’à Goa : fondamentalement, on eût pu s’en passer, mais il rend les choses bien pratiques puisqu’on peut poser chaque chose a sa place, et ça, moi, l’ordre, les trucs bien rangés et tout, ça me plaît, ça, ouh oui. Par contre, ils se sont trompés sur la photo de Léonard, en tout cas, dans la BD, il ne ressemble pas du tout à ça, et puis bon, on aurait bien aimé voir le disciple et le chat, aussi (non, je ne suis pas spécialement fan de la susdite BD, je connais, c’est tout, bon. Je préfère Le Chat (mais non, pas la lessive, bien sûr)). Reflet du thème (3) : Je ne sais pas trop comment fonctionnait la recherche au temps de Léonard de Vinci, mais cela m’étonnerait que l’on commandât des inventions aux inventeurs, comme ça, pouf, faites moi un avion s’il-vous-plaît monsieur. Parce qu’en fait, là, le vrai inventeur, si on considère qu’un inventeur est celui qui a une idée originale et non celui qui la réalise, c’est finalement le prince, non ? Le prince qui en outre, non content d’être le vrai génie du jeu, va en personne faire le tour des boutiques pour servir les ouvriers qui attendent en file indienne derrière le comptoir selon le principe des plus nombreeux-premiers servis, et non du premier arrivé-premier servi (on peut expliquer cela en supposant que la rareté des matériaux donne lieu à des algarades dans les échoppes et que les plus nombreux gagnant, ils se mettent en premier dans la file ; belle mentalité), ce qui est assez irréaliste bien sûr : non mais vous voyez le prince d’une vile s’adresser à un vil disciple en lui disant « Et avec ça, qu’est-ce que ce sera ? » ; alors l’autre répondrait : « Oh, ben je reprendrai bien encore un p’tit bout de ferraille, mon bon monsieur » (s’adresser de la sorte à son prince, mais que fait la police ?) ; ce à quoi le susdit prince rétorquerait : « Ah ben je suis désolé, mais je vais d’abord servir les gens à l’œil poché et les prix vont monter entre-temps ». Pas réaliste du tout, ça. Et puis les disciples, parlons-en, des disciples : contrairement aux ouvrier de Caylus, on ne les paye pas, mais au contraire, on leur donne des sous pour aller faire les commissions. Ils ne mangent donc pas, ces pauvres disciples ? On peut en utiliser autant qu’on veut, c’est le même prix : ce n’est que lorsqu’on les recrute qu’on leur fait miroiter des sous, et encore il n’est pas certain que ce soit eux qui en voient la couleur (ils se font sans doute en réalité avoir par leurs futurs condisciples : venez avec nous, on s’éclate grave, enfin, vous connaissez la chanson). Ce n’est pas très réaliste, tout ça ; quoique ; ça représente peut-être l’exploitation des gens dans la recherche ? Bon, d’accord, en fait, il est très réaliste, ce jeu, d’accord, vous avez gagné. Et puis, bon, quand même, les inventions, encore elles, ils croient que c’est un truc qu’on met à cuire dans un four, et que quand c’est prêt ça fait ding et qu’on n’a plus qu’à le démouler ? Et le génie, dans tout ça, où qu’il est, hmm ? Avis comportant ratiocinations et autres superfétations : Je crois avoir compris que j’étais privé d’avis comportant ratiocinations et autres superfétations, cf. l’avis compendieux ci-dessus pour toute sorte de superfétations.