Pour public averti...Après Agricola et Le Havre, Uwe Rosenberg continue avec Ora & Labora (je fais exprès d'ignorer Aux Portes de Loyang, qui fait figure d'étranger dans cette série). Dans ce dernier opus, Uwe Rosenberg pousse le concept d'optimisation dans ses derniers retranchements, en nous livrant un jeu sans aucun hasard et aux très nombreuses possibilités combinatoires. Au niveau manipulation, on a de quoi faire. On retrouve le plaisir d'Agricola avec l'agrandissement de son terrain au moyen des districts et des lopins, ainsi que le défrichage des forêts et l'exploitation des tourbières, le tout permettant de dégager des espaces où l'on viendra construire ses nouveaux bâtiments. Bref, un petit côté "dinette" moins prononcé, certes, mais présent tout de même. Au niveau bâtiments et ressources, c'est le souvenir de Le Havre qui s'impose à l'esprit. La transformation de nombreuses ressources (23 !) en vue d'obtenir au final les sacro-saints points de victoire passera par l'utilisation des bâtiments qui, s'ils ne sont pas si nombreux que ça, offrent une variété de combinaisons largement assez suffisante. Comme dans Le Havre encore, il sera là aussi possible d'utiliser les bâtiments des autres joueurs, donc pas de blocage si l'un d'entre vous a squatté certaines combos. La manipulation de toutes ces ressources, de par le nombre de possibilités offertes, n'est pas non plus sans rappeler Roads & Boats, LE modèle du genre. Mais Ora & Labora n'est pas qu'une suite à tous ces jeux, il apporte aussi son lot de nouveautés. En premier lieu le système de la roue de production. Un système très ingénieux, ergonomique, et ludique : une riche idée. Le système de récupération des ouvriers (pardon, des frères) par un joueur seulement une fois qu'ils ont tous été placés est également une petite nouveauté assez perverse sur les habituelles mécaniques de placement d'ouvriers. Tout ceci fait de Ora & Labora un bon jeu, un très bon jeu même. Mais... Si les jeux précédents, enfin surtout Agricola, avaient pu séduire des joueurs plus occasionnels, Ora & Labora s'adresse surtout (uniquement ?) aux hardcore gamers qui ont envie de se prendre la tête. Sa durée conséquente et l'absence totale de hasard le rendent extrêmement calculatoire, et il est même surprenant que le jeu ne soit finalement pas plus froid que ça... Quant au mode solitaire, l'absence de hasard en fait plus un casse-tête qu'un vrai jeu. La seule variabilité étant le choix possible du jeu France ou Irlande, seuls les forcenés de l'optimisation y trouveront un réel intérêt. En conclusion, et malgré sa ressemblance visuelle plutôt avec Agricola qu'avec Le Havre : Si vous avez aimé Le Havre et en voulez encore plus, Ora & Labora devrait répondre à vos attentes. Si Agricola est votre limite, il est à craindre qu'il ne vous dépasse...
Pour public averti...(une version française de ce jeu existe, éditée par Filosofia) Après Agricola et Le Havre, Uwe Rosenberg continue avec Ora & Labora (je fais exprès d'ignorer Aux Portes de Loyang, qui fait figure d'étranger dans cette série). Dans ce dernier opus, Uwe Rosenberg pousse le concept d'optimisation dans ses derniers retranchements, en nous livrant un jeu sans aucun hasard et aux très nombreuses possibilités combinatoires. Au niveau manipulation, on a de quoi faire. On retrouve le plaisir d'Agricola avec l'agrandissement de son terrain au moyen des districts et des lopins, ainsi que le défrichage des forêts et l'exploitation des tourbières, le tout permettant de dégager des espaces où l'on viendra construire ses nouveaux bâtiments. Bref, un petit côté "dinette" moins prononcé, certes, mais présent tout de même. Au niveau bâtiments et ressources, c'est le souvenir de Le Havre qui s'impose à l'esprit. La transformation de nombreuses ressources (23 !) en vue d'obtenir au final les sacro-saints points de victoire passera par l'utilisation des bâtiments qui, s'ils ne sont pas si nombreux que ça, offrent une variété de combinaisons largement assez suffisante. Comme dans Le Havre encore, il sera là aussi possible d'utiliser les bâtiments des autres joueurs, donc pas de blocage si l'un d'entre vous a squatté certaines combos. La manipulation de toutes ces ressources, de par le nombre de possibilités offertes, n'est pas non plus sans rappeler Roads & Boats, LE modèle du genre. Mais Ora & Labora n'est pas qu'une suite à tous ces jeux, il apporte aussi son lot de nouveautés. En premier lieu le système de la roue de production. Un système très ingénieux, ergonomique, et ludique : une riche idée. Le système de récupération des ouvriers (pardon, des frères) par un joueur seulement une fois qu'ils ont tous été placés est également une petite nouveauté assez perverse sur les habituelles mécaniques de placement d'ouvriers. Tout ceci fait de Ora & Labora un bon jeu, un très bon jeu même. Mais... Si les jeux précédents, enfin surtout Agricola, avaient pu séduire des joueurs plus occasionnels, Ora & Labora s'adresse surtout (uniquement ?) aux hardcore gamers qui ont envie de se prendre la tête. Sa durée conséquente et l'absence totale de hasard le rendent extrêmement calculatoire, et il est même surprenant que le jeu ne soit finalement pas plus froid que ça... Quant au mode solitaire, l'absence de hasard en fait plus un casse-tête qu'un vrai jeu. La seule variabilité étant le choix possible du jeu France ou Irlande, seuls les forcenés de l'optimisation y trouveront un réel intérêt. En conclusion, et malgré sa ressemblance visuelle plutôt avec Agricola qu'avec Le Havre : Si vous avez aimé Le Havre et en voulez encore plus, Ora & Labora devrait répondre à vos attentes. Si Agricola est votre limite, il est à craindre qu'il ne vous dépasse...