Voici le brass 2, le successeur d'un jeu qui n'a plus rien à prouver et qui rassemble déjà suffisamment de qualité pour se passer d'une "suite" (même si ce n'est pas *vraiment* la suite).
On prend donc une bonne partie des règles de brass, on en rajoute quelques unes, et voilà. Mais en bon successeur, les règles se devaient d'être incomplètes. Ces fichues liaisons maritimes ont laissé quand même pas mal de questions en suspend avant d'être utilisées correctement.
Age of Industry propose peu d'idées nouvelles, mais néanmoins intéressantes. Déjà, le fer ne "vole" plus comme dans brass, il faut avoir une connexion pour s'en servir (logique quand on y réfléchit). Les shipyards fonctionnent différemment, et fournissent aux joueurs accès au marché extérieur pour la vente, ou encore du charbon. Question lisibilité, l'ajout de petits plateaux par joueur pour disposer ses tuiles, avec les rappels de règles qui vont bien n'est pas un mal. C'est bien fichu.
En terme de sensation de jeu et de stratégie, il faut oublier beaucoup de ce qu'on peut avoir à brass. Fini le port/shipyard qui massacrera tout nouveau joueur à coup sur, ou bien encore la strat rail, totalement injouable à Age of Industry (il y a bien des rails, mais ils sont loin d'être aussi juteux). Le système de revenus à changé aussi : juste de l'argent, pas de revenus fixes par tour. Et comme à Age of Steam, on commence le jeu à poil, il faut s'endetter pour toucher nos premiers revenus ! Plaisant à jouer. Le système de points change aussi : un bâtiment posé rapportera à coup sur ses points, qu'il ait été retourné ou non. Le fait de le retourner rapport de l'argent. C'est simplifié, peut-être un peu trop, mais ça fonctionne bien. Le système de carte très similaire a brass me semble souffrir de plus d'aléa (ce qui va dans le sens de la simplification, souvent).
Dans l'ensemble, le jeu est simplifié (une seule période, pas de canal), ce qui a pour effet de le rendre probablement plus accessible, mais me semble-t-il beaucoup moins profond. Par contre au niveau de la durée, je m'attendais à beaucoup plus court que ça. Là, on frôle les mêmes durées qu'à Brass, et c'est dommage pour une version qui se veut plus accessible.
Le trône était difficile à reprendre, et si le nouveau prétendant ne s'en sort pas trop mal, il reste quand même bien loin de l'oeuvre initiale.